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Pour une planification urbaine qui tient compte des citoyens

Photo: Roxane Léouzon/Métro

L’Opération populaire d’aménagement (OPA) de Pointe-Saint-Charles, qui fêtait ses dix ans ce weekend, mobilise les citoyens afin que le développement du secteur Bridge-Wellington se fasse selon leurs besoins.

«Les citoyens ne veulent pas un autre Griffintown», estime Karine Triollet, coordonnatrice de la Table de concertation Action-Gardien, dont relève l’OPA. On veut éviter la spéculation sur les terrains et qu’on se retrouve seulement avec des tours de condos en hauteur.»

Le secteur Bridge-Wellington, aussi connu sous le nom de secteur du bassin Peel, est une partie du quartier Pointe-Saint-Charles, dans l’arrondissement Le Sud-Ouest, entre les rues Wellington, Mill et Bridge. D’une superficie de plus de 300 000 m2, il est principalement constitué de commerces et d’industries, et comporte plusieurs terrains vacants. En raison de sa situation stratégique à proximité du centre-ville, du Vieux-Port et du canal Lachine, ce secteur est voué à se développer et la Ville de Montréal a lancé une démarche de planification spécifique le concernant.

L’OPA, qui se pose en porte-parole des citoyens, souhaite avoir son mot à dire dans ce développement. Pour recueillir les idées des citoyens, elle a notamment organisé des visites guidées du secteur et des ateliers de travail. Résultat: les citoyens souhaitent le maintien d’une zone d’emploi, un accès au fleuve pour la population, l’établissement d’une bonne desserte en transport collectif et en transport actif.

Le regroupement compte aussi demander que soit éliminé la circulation de transit entre le centre-ville et les ponts vers la Rive-Sud. Par ailleurs, il souhaite que la portion du secteur, qui appartient à la Société immobilière du Canada, reste public.

Le maire de l’arrondissement, Benoit Dorais, a indiqué que la Ville avait la même vision en ce qui concerne la vocation commerciale et industrielle du secteur, et que la participation de l’OPA à son développement permettrait que le projet corresponde aux attentes plus précises des citoyens.

À travers l’OPA, les citoyens de Pointe-Saint-Charles ont remporté depuis dix ans plusieurs victoires pour améliorer leur qualité de vie.

En 2004, une centaine de résidants de Pointe-Saint-Charles se sont réunis pour sillonner le quartier, identifier des problèmes et imaginer des solutions. Cent propositions ont émergé de cet exercice. Grâce à des assemblées citoyennes, des rencontres avec des élus, le dépôt de mémoires ou de plans concrets à l’arrondissement ou des actions publiques, plusieurs de ces propositions ont pu être concrétisées.

Ils ont notamment fait sécuriser une piste cyclable, obtenu une ligne de bus supplémentaire et empêché la destruction d’un parc.

À partir de 2006, alors que les anciens ateliers du CN sont revendus au groupe Mach, l’OPA fait part des éléments qu’elle juge incontournable pour le développement immobilier du terrain. Elle réussit notamment à faire augmenter la proportion de logements sociaux inclus dans le projet et à ce que Mach cède un bâtiment à la communauté.

«En matière de planification et d’aménagement, les citoyens sont les plus compétents pour trouver des solutions pour leur quartier. Mais les mécanismes de consultation en place à la ville ne sont pas suffisants. Alors on a créé un mécanisme autonome», a expliqué Mme Triollet.

«Ils font un travail essentiel pour aller chercher l’avis de beaucoup de citoyens, et ça nous a bien sûr influencés à plusieurs reprises», a jugé le maire de l’arrondissement Le Sud-Ouest, Benoit Dorais.

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