L’aménagement de l’Esplanade Clark toujours en suspens

Le Conseil régional de l’environ­nement met la pression concernant l’avenir de l’esplanade Clark.

Le terrain, qui doit notamment accueillir une patinoire réfrigérée, reste en friche depuis plus d’un an en raison de la construction possible d’un stationnement souterrain qui pourrait contenir jusqu’à 600 places.

Plusieurs gestionnaires de salles de spectacle clament que l’offre de stationnement sera insuffisante à l’avenir, avec l’essor du quartier. D’autres, comme le Conseil régional de l’environnement de Montréal (CRE-Mtl), prétendent le contraire.

«Une place de stationnement souterrain, ça revient à plusieurs dizaines de milliers de dollars l’unité, il faudrait plutôt optimiser les places existantes», dit Coralie Deny, directrice du CRE-Mtl. Elle cite le stationnement de l’UQAM et de nombreux stationnements privés dans les tours de bureaux qui pourraient être mis à la disposition du public les soirs de spectacles.

À Paris par exemple, la start-up Zenpark permet de rentabiliser les places de stationnement inutilisées dans les entreprises, les administrations ou les hôtels en les mettant à la disposition de ses membres via des téléphones intelligents. «En payant à la minute, on peut faire des économies de l’ordre de 20% à 60% tout en s’assurant de trouver une place facilement», clame dans les médias le directeur de la start-up, William Rosenfeld.

L’administration Coderre doit rendre publique une étude sur l’état du stationnement à Montréal dans les prochaines semaines. En attendant, Coralie Deny presse le maire de compléter l’esplanade Clark, qui ressemble actuellement à une cour de voirie. «On parle de rénover la rue Sainte-Catherine Ouest, mais il faudrait d’abord terminer l’aménagement du secteur de la Place des Arts», insiste-t-elle.

Il y a un mois, le maire Coderre avait déclaré ceci: «On s’en vient avec l’îlot Clark, on va avoir des annonces incessamment.» Il se chuchotait alors qu’une décision serait annoncée à la mi-juillet. «Le dossier chemine», se contente désormais de dire l’attaché de presse du maire, Louis-Pascal Cyr.

Le chef de l’opposition officielle, Richard Bergeron, croit que le maire est en face d’un sérieux dilemme. «Dans tous les projets qui concernent l’espace public, le maire parle systématiquement du manque de places de stationnement et de l’importance de la fluidité du trafic. Mais comment arriverait-il à justifier la construction d’un stationnement à 50M$ qui ne sera pas rentable?» explique le chef de Projet Montréal.

En attendant, le CRE-Mont­réal a plusieurs idées de ce qu’on pourrait faire temporairement avec le site. «On pourrait mettre des chaises avec des bacs de fleurs, donner des contrats à des graffiteurs ou même dessiner sur le sol les différents éléments qui composeront l’esplanade», illustre Félix Gravel, responsable transport et aménagement au CRE-Mtl.