Le «cerveau» de la circulation routière en fonction cet automne

Il était dans les plans depuis quelques années déjà, le Centre de gestion de mobilité urbaine (CGMU) de Montréal entrera finalement en fonction cet automne dans sa première phase, a annoncé lundi l’administration du maire Denis Coderre.

Sorte de cerveau de la gestion de la circulation en temps réel à Montréal, le centre permettra à ses responsables d’observer l’état des routes ou les accidents qui surviennent à l’aide de caméras routières, actuellement en processus d’installation à Montréal. Ils seront alors en mesure de communiquer avec les services adaptés, soit les cols bleus, les services d’incendie ou le service de police, pour une intervention plus rapide. L’équipement pourrait également servir à mieux coordonner la circulation durant les festivals ou des événements majeurs.

Aref Salem, responsable du transport au comité exécutif de la Ville de Montréal, assure toutefois que ces caméras, qui n’enregistrent aucune vidéo au-delà d’une minute et n’ont pas la capacité d’agrandir l’image, ne serviront qu’à régler des problèmes routiers, comme les accidents ou des objets qui obstruent la voie. Toutes agressions ne relèveraient pas de la responsabilité du centre, selon le protocole, soutient M. Salem.

Mais le porte-parole en matière de transport pour Projet Montréal, Craig Sauvé, fera pression pour s’assurer que tout se fasse dans les règles. «Est-ce qu’on va pouvoir garantir que ces données vont être protégées et seulement utilisées par les forces policières? C’est clair qu’il faudra consulter le protocole actuel pour s’en assurer», a-t-il fait valoir.

Plus de 200 caméras sont déjà installées sur les routes de Montréal. Un contrat a été octroyé récemment par le comité exécutif pour l’installation d’une centaine de caméras supplémentaires, dans le but d’ajouter 500 caméras d’ici 2017.

«D’ici 2017, on veut être reconnus mondialement par l’Intelligent Community Forum comme la ville la plus intelligente au monde.» – Harout Chitilian, responsable de la Ville intelligente à la Ville de Montréal

La Ville a également procédé jusqu’à maintenant à la mise à niveau de près de 250 feux de circulation. Le CGMU pourra ainsi contrôler certains de ces feux occasionnellement pour laisser la priorité aux autobus ou aux camions de pompiers en situation d’urgence et assurer une fluidité de la circulation. L’objectif de l’an prochain sera d’avoir modifié 600 feux de circulation pour éventuellement ajuster tous les feux de la ville.

Dans une deuxième phase du projet, la Ville compte installer un certain nombre de panneaux numériques sur ses routes qui seront contrôlés par le CGMU. En cas d’accident ou de chantier de construction, le centre pourra envoyer des messages aux automobilistes pour les informer des chemins de rechange ou du temps supplémentaire nécessaire pour compléter leur itinéraire.

Une annonce sera faite «prochainement», indique Harout Chitilian, responsable de la Ville intelligente, pour présenter la «valorisation des données de tous les systèmes de gestion. En croisant les données de la STM, de BIXI et de Stationnement de Montréal, on pourra développer pour la première fois une planification des déplacements urbains alimentés avec des données en temps réels provenant de l’ensemble des partenaires», a indiqué M. Chitilian.

La gestion du CGMU coûtera 25M$ sur 10 ans. D’autres investissements pourraient être faits dans les prochaines années afin de mettre à profit le centre pour la gestion des eaux, de la qualité de l’air ou de l’environnement à la Ville, a ajouté M. Chitilian. Il sera en opération 16h par jour, 5 jours sur 7, dès cet automne. À partir de septembre 2015, il sera en service 24h/24h, 7 jours sur 7.

Craig Sauvé, de Projet Montréal, estime que la mise sur pied du CGMU est une «bonne chose», mais il croit que davantage d’investissements devraient être faits en matière de transport en commun et de transport actif. «La STM affiche encore un manque à gagner de 20M$ et il faut des investissements dans le transport actif pour sauver BIXI», rappelle-t-il.