Avenir incertain au CSSS Saint-Léonard et Saint-Michel

Le milieu de la santé est sur le qui-vive. Les gestionnaires et employés attendent avec impatience le début des travaux parlementaires pour en savoir plus au sujet de la réforme du ministre de la Santé Gaétan Barrette. Parmi eux, Denis Blanchard, directeur général du CSSS Saint-Léonard et Saint-Michel.

Fusions d’établissements, suppressions de postes de cadre, gel d’embauche: la réorganisation du réseau de la santé risque d’être vaste. Malgré quelques fuites dans les médias, les détails des mesures phares sont encore dans la tête de Gaétan Barrette et de ses sous-ministres.

«On a surtout eu des informations informelles, soutient M. Blanchard. Les employés me demandent si j’ai entendu parler de ce qui s’en vient, mais honnêtement, pas vraiment.»

Ce que l’on sait, c’est que le ministère de la Santé et des Services sociaux (CSSS) supprimera 1300 postes de cadre au Québec. La moitié des coupes seront faites à Montréal. Selon des données dévoilées par le quotidien La Presse, la métropole a un taux d’encadrement supérieur à la moyenne québécoise.

Des 93 CSSS de la province, celui de Saint-Léonard et Saint-Michel se place en 23e position, avec un taux d’encadrement e 5,19%. L’établissement risque d’écoper, mais pour le moment, la cible reste inconnue.

«On sait qu’à Montréal c’est environ 650 cadres. Pour les établissements, on devrait avoir les cibles au mois d’octobre. Elles seront déterminées en fonction des données de 2013. Est-ce que ce sera 3, 4, 5, 10? Je ne peux pas le dire pour le moment, avoue M. Blanchard. Mais notre hypothèse de base, c’est que nous ne sommes pas en surcapacité de gestionnaires au CSSS Saint-Léonard – Saint-Michel.»

Fusions
En plus des suppressions de postes, le gouvernement veut réduire le nombre de structures. Sur l’île de Montréal, on regrouperait les CSSS avec un hôpital. Si cela s’avère, le CSSS Saint-Léonard et Saint-Michel serait appelé à être fusionné avec d’autres établissements.

Quelle forme cela prendra? Y aurait-il trois ou quatre superstructures sur l’île? M. Blanchard ne peut pas s’avancer. «[La structure actuelle] fonctionne très bien. Mais le ministre souhaite avoir, à ce qu’on peut comprendre, une plus grande fluidité avec les hôpitaux. Moins de conseils d’administration, moins de décideurs et moins d’établissements. Est-ce qu’on peut compter sur le fait que ça puisse améliorer le continuum de soins pour les gens de l’Est? Ils ont cinq établissements, soit Maisonneuve-Rosemont, Santa-Cabrini, les CSSS Pointe de l’Île, Lucille Teasdale et Saint-Léonard – Saint Michel. Est-ce que le ministre va penser à tout mettre ça ensemble? Je ne le sais pas. »

Certains gestionnaires du réseau de la santé s’inquiètent. On craint que les hôpitaux accaparent les ressources, diminuant d’autant plus les fonds consacrés aux programmes de prévention. D’autres appréhendent que des mégastructures éloignent encore plus les professionnels de la santé et des services sociaux des communautés qu’ils desservent. Blanchard se veut rassurant, une éventuelle fusion ne devrait pas être vue comme une source d’inquiétude. Après tout, dit-il, le réseau a vécu d’autres réorganisations dans le passé, comme celle de 2004.

Compressions
Lors de son dernier budget, le CSSS Saint-Léonard et Saint-Michel a dû absorber des compressions de plus d’un million de dollars. Ça peut sembler peu sur un budget de 83M$, mais selon son directeur général, il reste peu de marge de manœuvre.

«Notre objectif, c’est d’améliorer la santé des gens de Saint-Léonard et de Saint-Michel. Mais depuis l’arrivée de cette nouvelle vague de compressions, on nous oblige à revoir certaines façons de faire. Pas nécessairement revoir les programmes qu’on offre, mais la façon qu’ils sont administrés. Faire plus de compressions serait un défi majeur.»

Selon M. Blanchard, le CSSS est déjà en dessous des cibles de frais administratifs.