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Des résidants menacés par des arbres de leur quartier

Photo: Stéphanie Maunay/TC Média

Une partie d’un érable argenté s’est effondrée en plein milieu de la rue Mousseau, dans l’arrondissement d’Hochelaga-Maisonneuve, le dimanche 7 septembre dernier. Un résidant et son fils ont été transportés à l’hôpital pour soigner de légères blessures. Ce n’est pas la première fois qu’un arbre s’écroule dans le secteur.

Normand Roy n’oubliera pas le 17 juillet 2013. Ce jour-là, un immense érable argenté, planté devant sa demeure, au 391, rue des Ormeaux est tombé sur sa toiture, arrachant son balcon et entraînant avec lui un autre arbre. «Heureusement, nous étions à l’intérieur. Mais d’habitude, nous sommes toujours sur le balcon mon épouse et moi», indique l’homme de 82 ans.

Johanne Lapierre, une voisine, n’est pas près d’oublier non plus cette journée. «J’étais sur la rue lorsque l’arbre est tombé. J’ai eu très peur de me promener durant presque tout l’été. Je regardais souvent en l’air», raconte-t-elle.

Les résidants veulent des réponses
À la suite du dernier incident, un inspecteur est passé trois jours plus tard pour voir ce qu’il restait de l’érable argenté. «Il aurait dit au propriétaire que l’arbre n’avait pas besoin d’être coupé et qu’il était sécuritaire, indique Hélène Simard, une autre résidante de la rue Mousseau. J’ai également eu un message de Nathalie Ouellet, du service horticulture de l’arrondissement nous informant que cet arbre était une propriété privée et qu’il revenait donc au propriétaire de prendre action. Elle a ajouté que, par ce fait, la ville n’avait plus de responsabilités dans le dossier.»

Sollicité à plusieurs reprises par l’hebdomadaire Le Flambeau, Réal Ménard, maire de l’arrondissement et responsable de l’environnement, des grands parcs et des espaces verts à la Ville de Montréal n’a pas accordé d’entrevue au journal. «L’arbre est sur le domaine privé, M. Ménard n’étant pas disponible, je propose qu’il passe son tour», a indiqué son conseiller spécial, responsable des communications à l’arrondissement.

Insatisfait de cette réponse, le regroupement de résidants du secteur, Les amis de la rue Mousseau, compte aller faire entendre sa voix en conseil d’arrondissement.

Une véritable problématique
Plusieurs municipalités interdisent, depuis plusieurs années, la plantation d’érables argentés sur leur territoire. Ces grands arbres nécessitent en effet des élagages fréquents, surtout s’ils sont situés sous les lignes électriques ou téléphoniques. «Leurs troncs peuvent pourrir rapidement s’ils sont endommagés et ensuite tomber», peut-on lire sur le site internet d’Espace pour la vie Montréal.

Les citoyens ont déjà appelé l’arrondissement à plusieurs reprises et laissé des plaintes. «On ne demande pas de couper tous les arbres. On veut juste qu’une inspection approfondie soit faite, explique Mme Simard. Nous sommes une dizaine de familles avec des enfants ici. On veut être certains de pouvoir marcher dans la rue en toute sécurité.»

Plusieurs résidants ont indiqué que des inspecteurs de l’arrondissement s’étaient déplacés pour différents arbres du secteur. «Le problème, c’est qu’à chaque fois, ils font une inspection visuelle. Ce n’est pas assez. Ils regardent la couleur du feuillage, l’aspect du tronc et disent que tout est correct. Mais visiblement cela ne l’est pas puisque les arbres s’effondrent», ajoute Mme Simard.

Une famille frôle la mort après la chute d’un arbre
Tommy Vézina et Marie-Ève Marchand ne pensaient pas vivre un tel évènement lorsqu’ils sont sortis de chez eux, le dimanche 7 septembre. Jean Massicotte, un de leurs voisins s’en allait jeter un œil à un arbre qu’il trouvait menaçant. «Il avait vu un trou avec une fissure dans le tronc. C’est à ce moment-là qu’il a entendu un gros craquement», indique sa conjointe, Sylvie Labelle.

Un important branchement de l’érable argenté était en train de se fissurer. «Je traversais la rue avec ma fille de 9 mois, pour aller rejoindre la voiture, raconte Marie-Ève. Mon chum était quelques mètres en arrière avec notre fils, Lucas, âgé de trois ans. À un moment, on a entendu un terrible craquement et l’un de mes voisins a crié « Tasse-toi, tasse-toi ». J’ai juste eu le temps de courir de l’autre côté de la rue avant que l’arbre ne s’écroule.»

Grâce aux avertissements de M. Massicotte, la maman et la petite-fille n’ont pas été blessées. De son côté, Tommy, le papa, se souvient encore de la scène. «Je m’apprêtais à traverser quand mon fils s’est mis à courir pour rejoindre sa mère de l’autre côté. On a entendu le craquement de l’arbre et les cris de notre voisin. J’ai juste eu le temps de prendre mon fils par le col, de le tirer aussi loin que possible avant que l’arbre ne tombe et que je sois piégé sous les branches, raconte-t-il, encore ému. À ce moment, je craignais juste que l’un de mes proches soit touché.»

Une partie de l’érable argenté, haut de près de 100 pieds, s’est alors retrouvé en travers de la route, emportant avec lui poteaux et fils électriques. Plusieurs voitures stationnées ont été endommagées par des branches.

Le papa et son fils ont été transportés à l’hôpital, pour une commotion et des ecchymoses. Mais le traumatisme reste grand, pour l’un comme pour l’autre. «Je n’arrive pas à dormir depuis. J’ai toujours un mal de crâne. Je n’arrête pas de me demander ce qui serait arrivé si je n’avais pas réussi à rattraper mon fils à temps ou si notre voisin ne nous avait pas alertés», ajoute Tommy, les larmes aux yeux.

Le petit Lucas est également très perturbé. «Il regarde l’arbre et ne veut pas s’en approcher. Il en parle tout le temps», confie sa mère. Les «Amis de la rue Mousseau» attendent maintenant des réponses et veulent avoir l’assurance de pouvoir sortir de chez eux en toute sécurité.

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