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Deux adolescents s’en prennent à un chauffeur d’autobus

Simon Bousquet-Richard - TC Média

Un chauffeur de l’autobus 48 de la Société de transport de Montréal (STM) a été agressé par deux adolescents, le 30 août au coin des boulevards Perras et Armand-Bombardier.

Peu avant 20h15, les deux suspects de race noire sont montés à bord de l’autobus, au coin des boulevards Perras et Langelier, à Montréal-Nord.

Un des adolescents a alors dit au chauffeur qu’il n’avait pas d’argent pour payer. Celui-ci les aurait alors mis en garde qu’ils risquaient de payer une amende salée si un inspecteur venait à passer.

Les jeunes se sont alors dirigés vers l’arrière de l’autobus. Entre chaque arrêt, ils tiraient la sonnette comme s’ils voulaient débarquer. Chaque fois, l’un d’eux se dirigeait vers l’avant de l’autobus, feignait de vouloir sortir puis retournait à l’arrière.

Arrivé près du boulevard Armand-Bombardier à Rivière-des-Prairies, un des jeunes s’est adressé au chauffeur. Ce dernier s’est alors senti menacé et a demandé au jeune de sortir. Malgré ses efforts, le chauffeur n’a pas eu le temps de se détacher avant que le suspect ne le prenne à la gorge et lui assène plusieurs coups de poing. Pendant l’agression, le chauffeur a mis la main sur le portefeuille de son agresseur.

Voyant la scène, un passager de l’autobus a volé au secours du chauffeur. Les suspects se sont alors enfuis en courant, en direction nord.

La victime a subi des blessures à l’œil gauche. Elle a été soignée sur place par les ambulanciers.

L’agression ne semble toutefois pas avoir trop ébranlé le conducteur qui était de retour à son poste dès le lendemain matin. «C’est un gars qui a un fort caractère. Il n’est pas le genre à se laisser abattre par ce genre de chose», explique Jean, un de ses collègues.

Le feu aux poudres
Même si certains chauffeurs estiment que les quartiers de Montréal-Nord et de Rivière-des-Prairies sont plus dangereux que d’autres, cette perception n’est pas partagée par ceux qui y travaillent. «Il n’y a pas de secteur plus chaud qu’un autre, tout est chaud dans l’Est», estime Hugo Berthiaume qui conduit des autobus depuis 12 ans. Selon lui, c’est peut-être le commentaire au sujet du droit de passage qui a provoqué les agresseurs du chauffeur de la 48. Cette opinion est partagée par plusieurs conducteurs du secteur.

«Toutes les agressions brutales sont liées à la perception que c’est nous [les chauffeurs] qui leur faisons payer leur passage», explique la chauffeuse Victoria Fazio qui affirme ne jamais avoir exigé d’argent en 20 ans de métier. C’est d’ailleurs la directive que la STM donne à ses chauffeurs. «Nos chauffeurs ne doivent pas insister auprès des passagers qui ne paient pas leur droit de passage, s’ils se sentent agressés. Leur rôle est de conduire l’autobus de façon sécuritaire», explique Amélie Régis de la STM.

Nombre de plaintes pour agression sur un chauffeur d’autobus
133 plaintes en 2007
95 plaintes en 2010
74 plaintes en 2012

Nombre de plaintes pour agression physique
58 plaintes en 2007
30 plaintes en 2010
27 plaintes en 2012

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