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L’aménagement du parc des Gorilles devra attendre au moins 2 ans

L’aménagement en espace vert du parc des Gorilles pourrait ne pas débuter avant au moins deux ans.

Ce terrain appartenant à la compagnie Olymbec a été rasé de tous ses arbres par son propriétaire il y a plus d’un an, au coin des rues Saint-Urbain et Beaubien Ouest. La Ville tente actuellement de le racheter pour le retransformer en parc.

Le maire de l’arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie, François Croteau, affirme que le «processus normal» prévoit habituellement un délai de «2 à 3 ans, lorsqu’il y a expropriation et acquisition» avant de pouvoir acheter le terrain, et le dossier pourrait même aller jusqu’en médiation, selon lui.

Le Plan de développement urbain, économique et social (PDUÉS) adopté en janvier 2013 prévoyait déjà un aménagement en parc pour ce terrain. À l’époque, la Ville ne pouvait pas réaliser ce développement en espace vert puisque le terrain était la propriété du Canadien Pacifique (CP). Le CP a plutôt choisi de vendre au groupe Olymbec.

Au cours du dernier conseil municipal, Russell Copeman, responsable de l’urbanisme au comité exécutif, a annoncé aux citoyens venus poser des questions sur le sujet que les fonds nécessaires avaient été mis de côté pour l’achat de ce terrain et que les négociations étaient en cours avec la compagnie. M. Copeman a précisé du même coup qu’il y aura «expropriation, si nécessaire, mais pas nécessairement expropriation».

Le maire de Rosemont se dit confiant que la Ville réussira à régler la transaction, puisque selon lui, la réserve foncière pour fin de parc que l’arrondissement a imposée sur ce terrain au lendemain de la coupe d’arbres sans permis qu’Olymbec a effectué met de la pression sur la compagnie.

«Actuellement, l’entreprise ne peut absolument rien développer sur le terrain. Donc, c’est tout à leur avantage de s’entendre avec la Ville afin de récupérer l’argent de leur acquisition. Je suis patient, je suis confiant qu’on va y arriver», soutient M. Croteau.

Les citoyens qui militent pour l’aménagement de ce terrain en parc public voient toutefois la situation d’un autre œil.

Déjà, malgré plusieurs demandes de suivi de leur part auprès de la Ville depuis le début des procédures avec Olymbec, Simon Van Vliet, militant au regroupement de citoyens du parc des Gorilles, déplore que le processus ait peu avancé à la Ville. «Si ça a pris un an et demi pour évaluer la valeur du terrain et obtenir le budget pour l’acquisition du terrain, c’est sûr que le processus de négociation risque d’être long», regrette-t-il.

Et le temps presse, selon lui, puisque la réserve foncière imposée par Rosemont vient à échéance en 2015 et n’est renouvelable qu’une seule fois pour une période de 2 ans. «Après, la Ville n’aura plus de droit, et on se retrouvera devant un promoteur qui aura tous ses droits. Olymbec pourrait rester pendant 100 ans sur ce terrain s’il veut. C’est le plus important propriétaire immobilier de l’est du Canada, avec un gros contentieux. Il n’a rien à perdre», craint M. Van Vliet.

Selon le citoyen, lors d’une rencontre que le groupe de militants a eue avec la Ville le 3 juillet dernier, les responsables leur auraient mentionné que le groupe Olymbec a déjà affirmé à l’administration qu’il n’était pas intéressé à céder le terrain.

M. Copeman reste toutefois confiant malgré cette limite de temps. «Si dans 4 ans on n’a pas encore acheté le terrain, je vous suggère de revenir et me reprocher tout ce que vous voulez concernant la vitesse à laquelle la Ville procède à ces négociations», a-t-il indiqué à une citoyenne au dernier conseil municipal.

Simon Van Vliet se dit malgré tout rassuré que la Ville certifie que l’argent nécessaire est mis de côté pour le rachat du terrain, une information qu’ils ont tenté d’obtenir depuis longtemps.

Développement en question
Le dernier conseil municipal a toutefois laissé place à un malentendu autour du financement du développement du parc lorsque la Ville aura acquis le terrain. M. Copeman a d’abord fait savoir que l’argent devait provenir de l’arrondissement, et que la responsabilité de la ville centre se limitait à l’acquisition du terrain. Surpris, François Croteau a tenu à rappeler que selon le PDUES la Ville devait assumer financièrement autant l’acquisition que le développement du terrain.

«On s’est parlé après le conseil, précise M. Croteau. C’était un malentendu. J’ai été rassuré par les paroles de M. Copeman. Il m’a clairement dit qu’il n’y avait pas de problème et qu’il s’occuperait du dossier.»

François Croteau a également promis aux citoyens que le parc sera développé en cogestion avec eux après que la Ville aura acquis le terrain, à l’image du système opéré sur le Plateau avec le Champ des possibles.

«Notre objectif est vraiment de céder la gestion de ce parc, et même sa planification, aux citoyens; que la Ville ne soit dans le fond qu’un support technique et matériel», explique M. Croteau, qui rappelle que la patience sera toutefois de mise avant d’amorcer le projet d’aménagement.

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