Soutenez

Un centre d’hébergement d’urgence pour enfants inauguré

Photo: Yves Provencher/Métro

Un nouveau centre d’hébergement d’urgence pour enfants, une première au Québec, a vu le jour mardi dans l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve.

La Maison Kangourou permet aux parents vivant des situations d’urgence d’y héberger leurs enfants, 24 heures par jour, 7 jours par semaine, pour des périodes allant de quelques heures à 15 jours. Elle peut accueillir jusqu’à 15 enfants, âgés de 0 à 12 ans, à la fois.

La directrice générale et fondatrice, Josée Fortin, veut ainsi venir en aide aux parents qui vivent des moments de détresse temporaire, et qui se retrouvent dans l’impossibilité, pour diverses raisons, de prendre soin de leurs enfants. En leur donnant un répit temporaire, la Maison Kangourou espère ainsi «remplacer un peu les grandes familles d’autrefois», où une tante ou une grand-mère pouvait prendre temporairement à charge des enfants, avance Mme Fortin. Une équipe de bénévoles, dont des éducateurs spécialisés et des infirmières du Centre hospitalier Sainte-Justine, prendra soin des enfants confiés à la Maison Kangourou.

Mme Fortin donne quelques exemples de telles situations de détresse: une mère monoparentale qui doit être hospitalisée; un couple avec enfants vivant une séparation difficile; une mère qui se sent à bout d’épuisement.

«J’ai une amie, une infirmière, une super-maman avec trois enfants, qui m’a appelée un jour pour me dire: « je suis tellement à bout, je vais lancer mon bébé en bas du balcon. » C’est à ce moment-là que je me suis dit que ça avait pas de bon sens qu’il n’y ait pas un endroit où aller porter son enfant», illustre-t-elle.

On ne dit pas qu’on va sauver la planète, mais c’est une maison qui va accueillir des enfants dans toutes sortes de situation.» -Josée Fortin, fondatrice de la Maison Kangourou

La fondatrice de la Maison Kangourou croit qu’il y a un certain tabou à l’idée d’admettre qu’on ne peut plus prendre soin de son enfant et d’aller chercher de l’aide, tabou qu’elle essaie justement de combattre.

Jocelyne Boudreault, du Centre de jeunesse de Montréal, abonde en ce sens. «Il y a encore malheureusement un tabou avec ça, basé sur des peurs non-fondées», juge-t-elle. Si elle ne peut pas commenter la démarche de la Maison Kangourou, puisqu’elle ne l’a toujours pas visitée, l’idée que les parents puissent venir cherche de l’aide pour avoir un répit lui paraît très bonne.

«Quand un parent ne se sent pas bien – que ce soit à cause de pressions, ou une perte d’emploi, ou des problèmes de santé – souvent, il a envie de dire, [à propos de son enfant], « venez le chercher, quelqu’un! » lance-t-elle. S’il n’a pas de réseau social en place, ça peut en effet devenir difficile.»

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.