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Agrile du frêne: les municipalités cibleront les propriétaires privés

Après s’être attaquées à l’agrile du frêne logé dans les arbres de rues, les autorités municipales ciblent désormais les propriétaires privés de frênes potentiellement contaminés.

La Ville de Beaconsfield travaille actuellement à l’adoption d’un nouveau règlement qui obligerait les propriétaires à collaborer avec les autorités pour la gestion de l’agrile du frêne. «On a édicté que si on trouvait une infestation dans un frêne, les autres frênes se trouvant dans un rayon de 100 mètres devront soit être abattus, qu’ils soient infestés ou non, ou traités par leur propriétaire», explique Patrice Boileau, directeur général de la Ville de Beaconsfield qui ajoute que les citoyens qui ne collaboreraient pas s’exposeraient à une amende de 750$.

Un avis de motion a été déposé au mois de juillet. Après des rencontres d’information et une consultation publique auprès des citoyens, le règlement devrait être adopté à leur prochain conseil de ville le 20 octobre.

M. Boileau rappelle que l’agrile qui dépose ses larves dans un frêne restera dans un environnement de 100 mètres en périphérie. Le règlement vise ainsi à éviter la propagation de l’insecte.

«Si quelqu’un laisse un frêne mourir [par une infestation], ça lui coûtera plus cher de le faire abattre. L’arbre devient dangereux et l’émondeur ne sera plus en mesure de grimper dans l’arbre», argumente-t-il, ajoutant que Beaconsfield impose déjà certaines contraintes en matière d’architecture aux propriétaires de la ville.

La Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) travaille aussi en ce sens. Les élus ont adopté la semaine dernière une stratégie de lutte contre l’agrile du frêne qui impose à ses 82 municipalités d’adopter d’ici le 31 décembre un plan d’action local devant comprendre notamment «l’adoption d’un règlement pour le domaine privé».

«Si on s’occupe du domaine public, et qu’à côté il y a des frênes du domaine privé qui ne sont pas traités, on a un problème. L’agrile ne fait pas la distinction entre le domaine privé et public», indique François Desrochers de la CMM.

La CMM évalue actuellement ce que la municipalité peut demander aux propriétaires du domaine privé, selon la loi, afin de faire des recommandations à ses membres. M. Desrochers ajoute que «ça ne passe pas seulement par la réglementation, mais beaucoup par la sensibilisation auprès des propriétaires».

«À Montréal, nous n’avons aucun pouvoir réglementaire pour aller inspecter un frêne privé, ni pour forcer le traitement ou l’abattage, sauf si l’arbre pose un danger», précise Sylvain Ouellet, porte-parole en matière d’environnement pour Projet Montréal.

Bien que la Ville devra éventuellement se doter d’une telle réglementation, selon lui, il estime qu’un recensement des frênes du domaine privé serait la première étape à franchir afin de sensibiliser les propriétaires.

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