Front commun de maires d’arrondissement contre la réforme du financement

Plusieurs maires d’arrondissement planifient une sortie publique commune contre la réforme du financement des arrondissements de l’administration Coderre, a affirmé Benoit Dorais, le maire du Sud-Ouest.

Cette sortie aurait lieu à «extrêmement court terme», et les maires participants en seraient à régler certains détails.

M. Dorais estime que la mobilisation populaire peut faire reculer le maire de Montréal d’ici au dépôt du budget de la Ville, le 26 novembre. «Le maire peut bouger s’il sent qu’il y a quelque chose qui se passe dans les arrondissements et que les citoyens se mettent à lui écrire dans le Sud-Ouest, Anjou, Rosemont-La Petite-Patrie, Plateau-Mont-Royal…», a exprimé M. Dorais.

Projet Montréal n’a pas voulu confirmer ni infirmer la participation des maires du Plateau-Mont-Royal et de Rosemont à un tel front commun. «Quand on aura une annonce à faire, on vous le laissera savoir», a commenté Catherine Maurice, attachée de presse de l’opposition officielle à l’hôtel de ville.

Plusieurs arrondissements avaient vivement signifié leur mécontentement lors du dépôt de la réforme en juillet dernier, qui modifiaient les paramètres calculant leurs transferts d’argent de la part de la ville centre. Près de la moitié avaient vu leurs revenus diminuer.

Selon M. Dorais, chaque arrondissement doit élaborer sa stratégie de mobilisation selon ses propres besoins. Les élus du Sud-Ouest, un arrondissement qui perdra 600 000$ par année, ont lancé samedi une pétition, qu’ils veulent faire signer par le plus de citoyens possibles. Cette pétition demande que les paramètres de répartition des montants soient reconsidérés pour tenir compte des besoins réels des arrondissements.

«On va devoir faire des coupures de personnel, ce qui causera une augmentation du temps de déneigement, de même qu’une diminution de la plantation d’arbres, du verdissement de nos artères, du nombre de patinoire, pour ne nommer que ces services», a déploré M. Dorais.

Pierre Desrochers, responsable des finances au comité exécutif de la Ville de Montréal, juge que les arrondissements récalcitrants devraient réévaluer leurs dépenses et regarder le potentiel d’économie plutôt que de formuler des critiques. «Le Sud-Ouest dépenserait 1,5M$ en trop dans l’administration, et il y a moyen de couper sans toucher les services aux citoyens», a-t-il argumenté.