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25e de Poly: spectacle pour le contrôle des armes

Photo: Paul Chiasson / La Presse Canadienne
Pierre Saint-Arnaud - La Presse Canadienne

MONTRÉAL – Les organisateurs du grand spectacle visant à commémorer le triste 25e anniversaire de la tuerie de l’École Polytechnique, le 6 décembre prochain, comptent bien en faire un porte-voix pour soutenir le contrôle des armes à feu et dénoncer les politiques du gouvernement conservateur en telle matière.

«Nous sommes à la fois à se remémorer cette tragédie, mais à la fois à combattre, et ce, avec plus d’énergie que jamais, la déréglementation du contrôle des armes à feu», a déclaré le directeur général de Juripop, Marc-Antoine Cloutier.

«Ce spectacle est non seulement l’occasion de rappeler ce combat historique, mais aussi de (…) dénoncer à nouveau et d’une voix unie, avec l’aide de nos artistes, le comportement du gouvernement conservateur actuel en ce qui a trait au contrôle des armes à feu, un comportement inacceptable, dangereux, qui se fait sur le dos de la sécurité publique», a-t-il martelé.

En présentant les grandes lignes du spectacle, mardi à Montréal, Juripop, la Coalition pour le contrôle des armes et Poly se souvient ont accusé le gouvernement Harper de tout faire pour faciliter l’acquisition d’armes à feu au pays.

«Ça paraît même saugrenu: on n’oserait pas s’imaginer qu’au Canada c’est plus facile de s’acheter une arme qu’aux États-Unis, mais je suis forcé de vous dire que c’est effectivement la politique qui est mise de l’avant par le gouvernement conservateur», a souligné M. Cloutier, exemples à l’appui pour démontrer que les contrôles américains dépassent désormais ceux du Canada.

La porte-parole de Poly se souvient, Nathalie Provost, elle-même blessée par les balles de Marc Lépine en ce soir fatidique du 6 décembre 1989, s’est réjouie du soutien des artistes et des citoyens à la cause.

«Quand on est victime de violence, comme je l’ai été, on se sent d’abord toute seule, toute seule dans la violence, toute seule face à essayer de guérir, essayer de remonter. Il y a de longs moments dans le combat pour un meilleur contrôle des armes à feu où l’on s’est sentis tout seuls. Aujourd’hui, je suis émue parce qu’on n’est pas seuls», a-t-elle déclaré.

Malgré tout, elle rappelle qu’il s’agit d’une lutte inégale.

«Nous sommes une organisation pauvre qui se bat contre des géants. Les gens contre qui on se bat, c’est le lobby des armes à feu. C’est un lobby puissant, financé, extrêmement riche et nous sommes vraiment David contre Goliath», a-t-elle dit.

Nathalie Provost souligne toutefois que, malgré le quart de siècle, les traces demeurent profondes.

«Vingt-cinq ans, c’est le moment de dire: on va en avant. On n’oublie pas. On ne pourra jamais oublier. Je ne pourrai jamais oublier, mais on va de l’avant», a-t-elle dit.

Le spectacle, qui aura lieu le samedi 6 décembre au théâtre Outremont sous la direction artistique de Lorraine Pintal, mettra en vedette sept hommes et sept femmes qui dédieront tour à tour une chanson de leur choix à chacune des 14 victimes de Polytechnique.

Parmi eux, notons la présence de Robert Charlebois, Louise Forestier, Daniel Bélanger, Mara Tremblay, Jorane et Vincent Vallières, pour ne nommer que ceux-là.

Lorraine Pintal dit avoir accepté d’emblée le défi d’organiser le spectacle, qui sera intitulé «Pour elles», puisque tant la tragédie que la cause la rejoignent.

«Je me rappelle l’émotion collective qui est née de cette rencontre avec la violence et la violence contre les femmes et la facilité avec laquelle ce genre d’événement tragique peut se produire alors que nous avons, dans notre société, des outils juridiques et autres qui peuvent nous aider à contrer cette violence», a-t-elle dit.

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