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Nouvelles contraintes concernant les foyers au bois à Montréal

Photo: Métro

À compter du 31 décembre 2020, les Montréalais détenant les 50 550 appareils de chauffage au bois de la ville devront soit arrêter de les utiliser, soit les remplacer par des appareils beaucoup plus écologiques.

C’est ce que stipule un nouveau projet de règlement présenté par la Ville de Montréal mercredi matin.

Dès l’entrée en vigueur du règlement, prévue pour cet hiver, tous les citoyens devront déclarer leur foyer ou leur poêle au bois, de même que s’abstenir de le faire fonctionner en période de smog.

En période de panne d’électricité majeure, il est toutefois prévu que les citoyens puissent utiliser leurs appareils pour se chauffer. Il n’est donc plus question, comme ce qui avait été projeté en 2013, de les rendre inopérants.

Les individus qui contreviendront au règlement seront passibles d’amendes allant de 100$ à 1000$.

«Ce projet a été mis de l’avant pour la santé des citoyens, a plaidé Réal Ménard, responsable de l’environnement au comité exécutif de la Ville de Montréal. L’utilisation de foyers et de poêles au bois est déterminante dans la détérioration de la qualité de l’air durant les périodes de smog.»

«À partir de 2021, a poursuivi M. Ménard, nous envisageons une diminution des émissions montréalaises, passant de 400 à 40 tonnes, soit dix fois moins que ce que nous produisons présentement.»

Ceux qui choisiront de remplacer leur appareil devront en acheter un qui rencontre la norme d’émission de 1,3g/h (grammes de particules fines émises par heure), authentifié par un organisme reconnu. Toutefois, l’Association des professionnels de chauffage (APC) affirme que cette norme n’existe pas encore malgré qu’elle soit dans les cartons aux États-Unis. Aucun appareil s’y conformant n’est actuellement en vente au Canada.

«Les appareils les plus performants sur le marché sont actuellement de 4g/h, ce qui représente une diminution de 94% des émissions par rapport à un foyer en combustion lente moyen, qui est plutôt de 70g/h, a expliqué Jean-François Fauteux, président de l’APC. On aimerait donc savoir pourquoi la Ville a choisi le chiffre de 1,3.»

Le Conseil régional de l’environnement de Montréal (CRE-Montréal) a de son côté accueilli favorablement le projet de règlement. «La pollution émise par la majorité des poêles à bois et des foyers en termes de particules fines est énorme puisqu’elle est équivalente en neuf heures de fonctionnement à 18 000 km de voiture parcourus», peut-on lire dans un communiqué émis par l’organisme.

Coralie Deny, directrice générale du CRE-Montréal, souhaite que ces mesures, qui seraient applicables dans les 19 arrondissements, se répandent rapidement à l’ensemble de l’agglomération. C’est aussi ce que voudrait M. Ménard.

L’opposition officielle à l’hôtel de ville se dit satisfaite de cette avancée en faveur de la qualité de l’air. Sylvain Ouellet, porte-parole de Projet Montréal en matière d’environnement, croit toutefois que les efforts pour améliorer la qualité de l’air devraient être répartis plus équitablement. «Il faut s’attaquer aux autres sources de contaminants comme les véhicules à essence, a souligné M. Ouellet. Par exemple, il n’y a pas de norme d’émission dans les appels d’offres pour les véhicules de la Ville.»

Le projet fera l’objet d’une consultation publique en novembre.

Depuis 2009, il est déjà interdit de construire un appareil de chauffage au bois dans un nouveau logement à Montréal.

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