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Les subventions pour les voitures électriques devraient être abolies, dit l’IEDM

Le gouvernement du Québec devrait abolir les subventions accordées aux acheteurs de voitures électriques, d’après une analyse de l’Institut économique de Montréal (IEDM) rendue publique jeudi.

À l’heure où le gouvernement révise tous ses programmes dans l’espoir de réaliser des économies, l’IEDM est d’avis que le programme de subventions des voitures électriques est de ceux qui devraient passer sous le couperet.

«Si [le gouvernement] subventionne les véhicules électriques en se disant que ça évitera les gaz à effet de serre (GES), il se trompe, a fait savoir le directeur de la recherche de l’IEDM, Youri Chassin. Le coût que des subventions actuelles est très élevé la tonne de GES et s’avère beaucoup plus cher que celui des droits d’émissions de la bourse du carbone.»

Au Québec, un automobiliste qui achète une voiture tout électrique ou un véhicule hybride peut obtenir une subvention allant jusqu’à 8000$. Il a aussi droit à une autre subvention de 1000$ pour l’installation d’une borne de recharge électrique à son domicile.

Le Plan d’action québécois en matière de véhicules électriques a été concocté en 2011 afin que l’hydroélectricité soit davantage mis à profit dans le domaine des transports. Il a comme objectif qu’en 2020, 300 000 voitures électriques roulent sur les routes du Québec. Considérant le montant des subventions, le gouvernement déboursera en tout 12,1G$ pour encourager les Québécois à acheter des voitures moins polluantes. En tenant compte de la pollution dégagée à l’utilisation d’une voiture électrique, l’IEDM a calculé qu’il en coûterait 1560$ pour chaque tonne de GES évitée.

«C’est 137 fois plus cher que ce qu’on peut payer sur le marché du carbone», a mentionné M. Chassin. Le coût d’une tonne de GES sur le marché du carbone de la Western Climate Initiative, auquel le Québec prend part, s’élève en 2014 à 11,39$.

À ce jour, environ 5000 voitures électriques ont trouvé preneur au Québec.

«La moitié des ventes de voitures électriques au Canada sont faites au Québec, a rapporté l’économiste de l’IDEM. On a un contexte un peu particulier. L’électricité ne coûte pas cher et elle est produite avec des émissions de GES négligeables. C’est un contexte idéal pour les particuliers, mais ça ne veut pas dire que c’est intéressant pour le gouvernement.»

Est-ce qu’on n’est pas en train de subventionner les fabricants de voitures électriques en leur fournissant un marché plus vigoureux qu’ailleurs? a demandé Youri Chassin. «Si c’est ça, soyons honnête: faisons des chèques pour Chevrolet ou Nissan.»

Le Conseil régional de l’environnement (CRE) de Montréal convient que les subventions gouvernementales versées aux acheteurs de voiture électrique ne représentent pas la meilleure façon de diminuer les émissions de GES. «Le développement des transports en commun et l’aménagement de voies réservées seraient des mesures beaucoup plus efficaces pour réduire la pollution», a mentionné le responsable des campagnes transport, GES et aménagement du territoire du CRE de Montréal, Félix Gravel, précisant que ses propositions auraient comme effet de contrecarrer l’auto-solo et diminuer la congestion automobile.

L’électrification des transports devrait avant tout s’appliquer aux réseaux de bus, de métro et de train de banlieue, d’après M. Gravel.

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