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Révision de la carte scolaire à Montréal: des parents et des enseignants inquiets

Le projet de révision de la carte scolaire du ministre de l’Éducation, Yves Bolduc, soulève des inquiétudes au sein des enseignants et des parents.

«On ne comprend pas les motifs, a déclaré mardi la présidente de l’Alliance des professeurs de Montréal, Catherine Renaud en entrevue avec Métro. Le ministre parle d’une économie en terme d’argent et d’améliorer les services aux élèves, mais ce n’est pas le cas de la Commission scolaire de Montréal (CSDM).

«C’est une incompréhension, a lancé pour sa part la commissaire-parent Mélanie Robinson. On ne comprend pas pourquoi cette décision a été prise, sur quelle donnée elle se base et surtout ce que ça va donner de plus aux élèves.»

Le ministre Bolduc étudie la possibilité de transférer 66 écoles de la CSDM, située dans Ahuntsic-Cartierville, Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, Le Sud-Ouest et Westmount, à la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSMB) pour réaliser des économies et améliorer les services aux élèves.

L’école Marie-Anne, dans le quartier Ahuntsic, serait touchée par cette réorganisation. Elle accueille à chaque année un millier de raccrocheurs. «Il y a des élèves de différents quartiers de la CSDM qui ont accès à cette école, a mentionné Mme Renaud. Avec le nouveau redécoupage, ils ne pourront plus y aller parce qu’ils n’habiteraient pas au bon endroit.»

L’école Eulalie-Durocher, dans le quartier Hochelaga, est aussi fréquentée par des raccrocheurs, mais seulement 200 s’y rendent pour compléter leurs études. Elle ne pourrait donc pas prendre la relève de l’école Marie-Anne.

«Des ententes extraterritoriales [qui permettraient à des élèves de la CSDM de fréquenter une école de la CSMB] sont possibles, mais ce n’est pas simple, a dit la présidente du syndicat d’enseignants. Dans la pratique, on essaie de limiter ces ententes extraterritoriales».

«La CSDM devrait alors créer un autre service de raccrocheurs sur son territoire, mais elle serait privée de quartiers importants, elle perdrait des ressources monétaires et elle aurait accès à moins de services. Son taux de défavorisation serait plus élevé qu’à l’heure actuelle. Il y aurait une concentration de besoins, mais on aurait moins accès aux ressources financières pour pouvoir combler ces besoins. La répartition équitable est compromise et c’est la base même de l’école publique.»

Plusieurs autres établissements sont dans la même situation que l’école Marie-Anne, d’après Catherine Renaud, telles que l’école Évangéline, qui reçoit des écoles qui s’occupent d’élèves vivant avec un trouble envahissant du développement, ou le centre Pauline-Julien qui comprend des classes de francisation.

Le comité de parents de la CSDM a organisé une réunion extraordinaire lundi pour discuter de la nouvelle carte scolaire. Il craint que les mouvements de personnel entraînés par le transfert des écoles d’une commission scolaire à l’autre ne créent de l’instabilité pour les enfants.

«Pendant au moins un an, tout le temps de nos employés sera utilisé pour le transfert des dossiers des écoles, a mentionné la commissaire scolaire, Mélanie Robinson. Pendant ce temps, on ne s’occupe pas du tout de la réussite de nos jeunes.»

L’attachée de presse du ministre Bolduc, Yasmine Abdelfadel, a précisé qu’aucune décision n’a encore été prise au sujet du redécoupage des territoires scolaires. «Un fois que toutes les discussions et les consultations seront faites avec tout le monde, il y aura un projet de loi qui sera déposé, mais pour le moment, on est vraiment dans un scénario très préalable», a-t-elle dit.

Le projet de loi devrait être présenté à l’Assemblée nationale au cours de l’hiver.

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