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Bientôt obligés de manifester le visage découvert?

Photo: Archives Métro

MONTRÉAL – La Ville de Montréal franchit un pas de plus vers l’adoption de son règlement qui interdira le port de masques pendant les manifestations.

Le maire Gérald Tremblay a fait savoir lundi, au cours d’une rencontre avec la presse, que les membres du comité exécutif de la ville ont adopté les nouvelles mesures proposées pour mieux encadrer les manifestations.

En plus d’obliger les manifestants à avoir le visage découvert durant les manifestations, le règlement obligera les organisateurs à en faire connaître l’itinéraire aux policiers.

«À titre d’exemple, lorsqu’une personne masquée a dans les mains une boule de billard ou encore une brique, des roches, ou encore une barre de métal, pour ne pas mentionner des cocktails Molotov, à ce moment-là, on a une responsabilité d’être proactif et de faire de la prévention», a justifié le maire Tremblay.

Le règlement, s’il est adopté, prévoira des amendes plus salées, soit de 500 $ à 1000 $ pour une première offense, puis 1000 $ à 2000 $ pour une seconde offense et 2000 $ à 3000 $ pour une troisième. Ces amendes sont calquées sur celles prévues dans un règlement sur les bagarres, a précisé le maire Tremblay.

«Seules les manifestations qui risquent de troubler la paix et l’ordre public sont visées par la nouvelle réglementation. On ne parle pas ici du défilé du père Noël, par exemple, de la Carifête ou encore du Festival juste pour rire. Ce règlement trace un juste équilibre entre la liberté d’expression et la sécurité publique», a fait valoir le maire Tremblay.

Avant d’entrer en vigueur, toutefois, le projet de règlement sera soumis au prochain conseil municipal, le 14 mai.

Le processus normal prévoit une période pour que les citoyens puissent s’exprimer à la fin de mai, mais le maire s’est dit prêt à accélérer les choses si besoin est. «Si jamais pour une raison ou pour une autre, on devait accélérer le processus, on accélérera le processus, dépendamment de ce qui va se passer au cours des prochains jours. Comme maire de Montréal, je peux convoquer d’urgence le conseil de ville de Montréal», a-t-il dit.

Interrogé à savoir si le règlement sera à l’abri d’une éventuelle contestation par un avocat, le maire s’est montré confiant.

«Il n’y a rien à l’épreuve des avocats. On sait très bien qu’il y a certaines personnes qui pourraient contester ce règlement, mais on considère que nos policiers ont besoin de tous les outils nécessaires dans un contexte de plus en plus difficile et de plus en plus complexe pour intervenir», a-t-il précisé.

Il a rapporté avoir reçu «un avis positif» du contentieux de la Ville quant à la légalité du règlement face aux chartes des droits.

Par ailleurs, le maire Tremblay s’est dit confiant de voir le gouvernement du Québec compenser en partie la Ville de Montréal pour les coûts supplémentaires engendrés par les nombreuses manifestations pour ses services policiers.

Il a évoqué «plusieurs millions de dollars» en coûts supplémentaires des services de police, seulement pour les manifestations des dernières semaines, attribuables en grande partie aux étudiants collégiaux et universitaires.

Réaction

De son côté, la chef de l’opposition officielle, Louise Harel, a exprimé son ouverture face à ce projet de règlement, espérant toutefois que les gens puissent s’exprimer tel que prévu le 28 mai lors d’une séance publique à l’hôtel de ville.

Son parti, Vision Montréal, souhaite cependant y ajouter une clause qui permettra de réévaluer les effets du règlement après trois années de mise en vigueur.

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