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Pont Champlain: la sécurité coûtera au moins 675M$

MONTRÉAL – Les coûts pour maintenir la circulation sur le pont Champlain jusqu’à la construction d’un nouveau pont dépasseront facilement le demi-milliard de dollars et atteindront au moins 650 millions $, si on y ajoute le pont-jetée qui a dû être construit parce que le pont de l’Île-des-Soeurs s’était détérioré au-delà de toute réparation possible.

La société des Ponts Jacques-Cartier et Champlain (PJCCI) a dévoilé mardi un plan de réfection pour l’année 2015 qui prévoit des travaux de 90 millions $ pour s’assurer que le pont Champlain demeure ouvert et sécuritaire, après des investissements de 80 millions $ en 2014, soit un total de 170 millions $ au cours des deux dernières années.

Or, les documents budgétaires fédéraux consultés par La Presse Canadienne démontrent qu’entre 2009 et 2012, Ottawa avait déjà «investi 380 millions de dollars dans des travaux visant à assurer que le pont Champlain demeure sécuritaire jusqu’à la conclusion de la construction du pont de remplacement», soit un total de 550 millions $ jusqu’ici.

La société PJCCI soutient cependant, au contraire du ministère des Finances, que les sommes dépensées entre 2009 et 2013 ne dépassent pas 150 millions $, de sorte que le total actuel ne dépasserait pas 320 millions $.

Selon les chiffres officiels du gouvernement Harper toutefois, la facture est bel et bien de 550 millions $ et elle passe à 650 millions $ lorsqu’on y ajoute les 100 millions $ requis pour la construction du pont-jetée de l’Île-des-Soeurs.

Or, la livraison du nouveau pont Champlain n’est prévue que pour la fin de 2018, ce qui signifie que d’autres investissements seront incontournables pour les années 2016, 2017 et 2018, puisque la dégradation ne cesse d’empirer, a reconnu le premier dirigeant de la société fédérale, Glen Carlin.

«Cette dégradation, elle est exponentielle, on le sait, a-t-il indiqué en conférence de presse mardi. Dans le temps, dans les prochains quatre ans, on doit continuer à suivre cette dégradation et à mettre en place des mesures de mitigation. Tout ce qu’on fait est pour s’assurer de garder le pont sécuritaire aux usagers.»

La société des Ponts Jacques-Cartier et Champlain se dit cependant confiante de voir le nouveau pont Champlain livré comme promis à la fin de 2018, au point où elle n’a prévu aucun plan de contingence pour assurer le maintien et la sécurité de l’actuel pont au-delà de cette date en cas de retard.

«Nous ne sommes pas sur un chemin qui regarde au-delà de la fin de 2018. Nous sommes confiants avec nos partenaires, Infrastructure Canada, que le nouveau pont sera en place pour la fin de 2018», a assuré M. Carlin.

Les responsables font toutefois valoir qu’ils ont le temps de se préparer si jamais les travaux prennent du retard et soulignent que les travaux de sécurisation déjà réalisés n’ont pas à être refaits.

Pour l’an prochain, le nombre de week-ends marqués par des blitz de travaux devrait être réduit par rapport à 2014 et ceux-ci devraient tous être concentrés au printemps.

L’année 2014 a été marquée par la nécessité d’installer la fameuse «super poutre» pour soutenir une poutre fissurée et l’installation par la suite d’un treillis métallique. La technologie du treillis métallique s’étant avérée un succès, elle sera étendue à 30 poutres.

Cette technologie s’ajoute à de multiples innovations qui ont été requises pour ralentir la dégradation du pont. Ainsi, un système d’arbalètes de soutien des poutres avait déjà été mis au point, une autre technologie consistant à installer des plaques de fibre de carbone a également été mise à l’essai avec succès et étendue à l’ensemble de la structure.

Le remplacement des joints d’expansion, une opération qui requiert des fermetures importantes, se poursuivra selon l’échéancier prévu.

M. Carlin soutient que le pont Champlain est unique en Amérique du Nord en ce qui a trait à la quantité de sel de déglaçage requise pour y assurer la sécurité. Plusieurs ingénieurs dans le passé ont toutefois confié que la conception même du pont et les matériaux choisis pour le construire étaient fautifs à l’origine.

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