Soutenez

La loi C-36 «dangereuse», selon certains groupes

Photo: Yves Provencher/Métro

Les groupes qui représentent les travailleuses et travailleurs du sexe, insistent: la loi de réforme des lois entourant la prostitution, entrée en vigueur en début décembre, est dangereuse pour ceux qui exercent le métier.

Dans le cadre de la Journée internationale pour mettre fin à la violence faite aux travailleuses et travailleurs du sexe, quelques uns d’entre eux ont organisé mercredi une vigile devant le palais de Justice.

Une commémoration empreinte de signification, selon le groupe Stella, l’amie de Maimie, puisque l’entrée en vigueur de la loi sur la protection des collectivités et des personnes victimes d’exploitation augmente justement le risque de violence envers les travailleuses et travailleurs du sexe.

«Si la criminalisation des clients est mise en vigueur et par les services policiers, on prédit déjà des effets néfastes sur les travailleurs du sexe en terme de violence», affirme la porte-parole du groupe, Anna-Aude Caouette. Elle explique, entre autres, que viser les clients forcera les prostituées à accepter des clients ayant déjà eu des démêlés avec la justice, et les poussera à travailler dans des endroits plus isolés, donc plus dangereux.

«Présentement, la loi est encore contre nous malgré ce que l’on tente de nous faire croire.» -Anna-Aude Caouette, porte parole de Stella, l’amie de Maimie

Du côté du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), on affirme que l’entrée en vigueur de la nouvelle loi n’aura peu ou pas d’effet sur le travail des policiers.

«Nos priorités en tant que tel ne vont pas changer avec l’entrée en vigueur de la nouvelle loi», a confirmé à Métro Johanne Paquin, inspecteur chef au SPVM. Elle explique que le SPVM avait établi trois grandes priorités lors du travail de réflexion qui a mené à son plan d’action, déposé en 2014, soit l’exploitation sexuelle des mineurs, le trafic humain et le proxénétisme de violence.

«On considère que ces filles-là son victimes, et on ne veut pas les échapper. On a besoin de mettre toutes nos forces pour pouvoir les supporter, les protéger et supporter leurs familles», précise Mme Paquin.

Mais c’est entre autres cette victimisation des travailleuses et travailleurs du sexe, inscrit aussi dans le préambule de la nouvelle loi, qui dérange les groupes qui les représentent. «Victimiser des gens qui sont déjà stigmatisées et marginalisées, on pense que ça n’aide pas du tout l’intégration et la compréhension», juge Mme Caouette.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.