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La prévention du harcèlement au cœur des party de fin de session

À l’approche des party de fin de session, la prévention du harcèlement sexuel sera au cœur des préoccupations des associations étudiantes de l’Université de Montréal.

L’Université de Montréal et la Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal (FAÉCUM) lançaient mercredi leur première campagne conjointe pour la prévention du harcèlement sexuel et des agressions sexuelles sur le campus, ayant pour thème le consentement. Avec son titre Sans oui, cest non !, elle vise principalement à rediriger les victimes vers les ressources de l’université et à sensibiliser la communauté universitaire aux critères qui définissent le consentement sexuel.

La FAECUM tenait effectivement à ce que cette campagne, échelonnée sur trois ans, soit lancée juste avant les festivités étudiantes de fin de session qui peuvent donner lieu à des situations d’abus.

Kevin L’Espérance, coordonnateur à la vie de campus de la FAECUM, a d’ailleurs rencontré tous les responsables à la vie étudiante des différentes associations de l’université, mardi, pour les inciter à être davantage préventifs pour éviter les cas de harcèlement sexuel dans leurs soirées.

«Ça nous est arrivé par le passé, de leur parle de prévention du harcèlement sexuel, mais aussi franchement que ça, c’était la première fois. On a martelé le point davantage», reconnaît M. L’Espérance.

Le but est principalement d’inciter les associations à intégrer à leur party certaines techniques utilisées par la FAECUM dans ses grands événements, par exemple l’utilisation de couvercles sur les verres pour prévenir la drogue du viol, mais aussi d’intervenir auprès des cas problèmes.

«L’alcool, c’est peut-être la drogue numéro 1 qui incite à poser des gestes inappropriés. Donc, on encourage les bénévoles, s’ils voient des gens en abus d’alcool avec des comportements douteux, à interrompre la conversation et de mettre fin à ça», explique le responsable qui ajoute que des gens à la sortie du party peuvent également contrôler les étudiants en fin de soirée pour éviter les gestes abusifs.

Il reconnaît qu’il y a un «changement de mentalité» auprès des associations qui prennent ça plus à cœur.

Bien que le sujet ait fait les manchettes dans les dernières semaines, l’idée de cette campagne remonte à deux ans auparavant, alors que 16 cas d’intoxication à la drogue du viol avaient été rapportés dans les hôpitaux du secteur, après un événement organisé par la FAECUM.

«Ça avait été la clochette d’alarme, avoue M. L’Espérance. Après, on a développé plusieurs mesures concrètes pour favoriser une consommation d’alcool responsable et diminuer les risques de harcèlement.»

Il n’y avait pas plus de cas rapportés lors de leur dernier party d’automne, mais les membres de la FAECUM ont décidé d’entrer dans le volet «prévention» et d’approcher l’Université de Montréal pour une campagne conjointe.

«Il y a certaines associations étudiantes au Canada et aux États-Unis qui se sont attaqués à la question du consentement sexuel. On a réalisé que ce n’est pas quelque chose qu’on avait au Québec, ni à l’université, et c’est là qu’est venu l’idée de travailler sur une campagne de ce type», indique Vincent Fournier Gosselin, secrétaire général de la FAÉCUM.

Bien que l’université ne remarque pas d’augmentation du nombre de plaintes pour du harcèlement sexuel, qui se chiffre en moyenne à 25 par année, le Bureau d’intervention en matière de harcèlement de l’Université de Montréal est conscient que le nombre d’agressions serait plus élevé et souhaite mieux informer les victimes des ressources à portée de main.

«Il n’y a pas une épidémie de problèmes, mais même si c’est peu fréquent, c’est inacceptable», a lancé le recteur de l’Université de Montréal, Guy Breton, mercredi.

La FAECUM souhaite aussi que le sujet devienne moins tabou. «Juste dans nos discussions en comité, il y a certains sujets qu’on tentait d’éviter ou alors certaines personnes qui n’étaient pas assez à l’aise d’aller au fond du sujet. Donc oui, il y un certain tabou», reconnaît M. L’Espérance.

La campagne sera pour le moment sous forme visuelle, avec affiches et macarons, ainsi qu’un site internet qui donnera de l’information sur la définition de l’agression et le harcèlement sexuel et les cas de dénonciation.

Le recteur, M. Breton, ne cache pas que cette information permettra aussi d’éviter des cas de dénonciations «qui pourraient être non-fondées», «comme à l’UQAM», dit-il.

Vincent Fournier Gosselin6

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