Des Camerounais de Montréal se rassemblent contre Boko Haram

À l’instar de plusieurs milliers de leurs compatriotes qui défilaient samedi dans les rues de la capitale du Cameroun pour crier «Non à la barbarie, non à Boko Haram!», quelques 120 membres de la communauté camerounaise québécoise se sont réunis au carré Saint-Louis, hier, pour se recueillir en solidarité avec les victimes de la secte islamique nigériane dont les exactions débordent de plus en plus les frontières.

Boko Haram a débuté l’année 2015 en adressant une menace directe au peuple et au président du Cameroun. «Tes soldats ne peuvent rien contre nous, ils ne valent rien», lançait ainsi dans une vidéo le chef de la secte, Aboubakar Shekau, au président Paul Biya. Depuis, les attentats et les morts se multiplient dans la région camerounaise de l’Extrême-Nord, habitée par une population musulmane souvent pauvre.

«Le président ne s’est jamais adressé à la nation depuis le début de la crise, dénonce un des organisateurs du rassemblement montréalais, Yacoubou Salissou. Si nous nous rassemblons aujourd’hui, ce n’est pas pour soutenir le gouvernement, mais simplement par solidarité avec les victimes et pour dénoncer Boko Haram.»

Questionné au sujet du rassemblement organisé à Yaoundé, la capitale camerounaise, M. Salissou précise que de tels ralliements demeurent rarissimes dans son pays. «Le pouvoir a autorisé cette réunion, c’est seulement pour cette raison qu’elle a pu avoir lieu», indique-t-il. Les dernières manifestations d’importance à avoir eu lieu au Cameroun remontent à 2008, alors que la population avait pris la rue pour empêcher le président Biya de faire entorse à la constitution en se représentant pour un 6e mandat.

Les autorités avaient alors réprimé dans le sang les manifestants, et le président était réélu en 2011, reprenant le pouvoir pour une 29e année consécutive.