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Succès de l’opération chrysalide

Photo: Stéphane Le Tirant

Métro a eu un accès privilégié à une partie d’une «opération spéciale» haute en couleur qui se déroule loin des yeux du grand public. En voici le compte rendu.

L’homme, appelons-le Stéphane Le Tirant, roule vers l’aéroport dans un 4×4 banalisé. Les bouchons l’irritent, car l’horloge tourne. «Les dernières fois, j’ai eu des problèmes avec le dédouanement», lance-t-il un brin soucieux.

Ses 18 ans dans l’organisation et sa connaissance des filières d’approvisionnement (Amérique centrale, Afrique, Asie du Sud-Est) font de lui l’intermédiaire tout désigné pour ce genre d’opération. «C’est moi qui négocie la marchandise, les quantités et les prix», lance-t-il les yeux rivés sur la route.

On arrive dans la zone cargo de l’aéroport, croisant au passage une agente de sécurité avec son chien renifleur. Après quelques moments d’incertitude, Stéphane Le Tirant récupère son colis en provenance des Philippines. L’homme se garde bien de l’ouvrir sur place.

«Si tout se passe comme prévu, on aura notamment du Troides», dit-il en rembarquant prestement dans son véhicule. Il faut dire que les consommateurs sont devenus plus connaisseurs et exigeants avec les années. «On devrait peut-être atteindre le deux millionième cette année», se félicite M. Le Tirant.

Une fois revenu au quartier général, ce dernier remettra le colis entre les mains d’une équipe de techniciens qui s’occuperont de l’accrochage. Les spécimens sont gardés en cage en attendant les éclosions et la présentation aux visiteurs.

Chacun a ses caractéristiques. Morpho helenor, le Costaricain, est plutôt du genre territorial et peut se montrer agressif avec ses congénères, tandis que l’Indien Attacus atlas est plutôt du genre à jeûner. N’ayant pas d’appareil buccal, il n’a pas à s’alimenter.

D’ici la fin de l’événement Papillons en liberté, le 26 avril, Stéphane Le Tirant, conservateur à l’Insectarium, aura reçu une trentaine de colis pour fournir tout au long de l’événement de 10 semaines près de 20 000 papillons. De quoi ravir les petits et les grands.

Étonne tes amis
Même dans son état peu mobile, une chrysalide peut donner un coup sec pour éloigner un petit prédateur. Certaines produisent même un sifflement quand elles sentent une menace.

  • Certaines espèces présentent deux couleurs différentes de chrysalide (vert ou brun) pour se fondre à leur environnement et augmenter leurs chances de survie.
  • Parfois, quand une chrysalide subit un choc, la réorganisation moléculaire produit un papillon à moitié mâle, à moitié femelle (gynandromorphe). En 18 ans, ce phénomène n’a été observé qu’une seule fois dans la serre.

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