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La métropole loin des objectifs de compostage

Photo: Métro

En 2012, les 82 municipalités de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) ne compostaient que 12% de leurs matières organiques, loin de l’objectif gouvernemental de 60%.

Dans son plan 2015-2020 déposé la semaine dernière, la CMM explique notamment ce retard par les délais de la concrétisation des différents projets d’usines de biométhanisation censées transformer les déchets de table en biogaz et en compost.

«Bien que plusieurs installations de biométhanisation et de compostage soient en cours d’implantation, l’atteinte des objectifs de valorisation des matières organiques ne pourra se produire qu’après une certaine période. Le concept d’année horizon 2025 permettra d’intégrer la valorisation des matières organiques sur l’ensemble du territoire et d’atteindre l’objectif», mentionne le plan de la CMM.

Ces installations ne devant entrer en service qu’entre 2016 et 2022, cela implique un délai supplémentaire par rapport à l’atteinte des objectifs gouvernementaux de valorisation de 70% des matières recyclables et 60% des matières organiques prévus pour 2015 par le gouvernement du Québec.

Parmi les 18 orientations qui seront soumises à la consultation publique, on retrouve aussi des mesures pour améliorer le taux de valorisation des déchets issus des institutions, commerces et industries (ICI) qui collectent leurs propres matières. Ces derniers font office de mauvais élèves en produisant 47% des 7,3 millions de tonnes de déchets émis dans la CMM chaque année avec des taux de récupération moins enviables.

Un volet concerne aussi le traitement des boues issues des stations d’épuration qui sont majoritairement brulées, envoyant des toxines dans l’air malgré les processus de filtration.

Si le Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets souligne l’importance de la démarche de la CMM, il se demande si la taille de cette organisation regroupant 82 municipalités ne nuit pas à sa flexibilité. «Quand le plan de la CMM sera finalement adopté fin octobre, il faudra attendre que chaque entité locale adopte son propre plan directeur ce qui peut prendre encore plusieurs années, de plus», pense Karel Ménard, DG du FCQGED.

Ce dernier rappelle son opposition au centre de prétraitement des déchets inclus dans le plan et qui pourrait selon lui, ouvrir la porte à des usines de gazéification ou de tout autre système de destruction thermique des déchets qui pourrait nuire au recyclage et au compostage, selon lui.

Le nouveau Plan de gestion des matières résiduelles de la CMM passera par plusieurs phases avant d’entrer en fonction. La phase d’information est prévue du 26 mars au 16 avril (à Montréal ce sera le 2 avril). Au mois de mai, un Forum des bonnes pratiques suivra. Il sera le prélude à la période de dépôt des mémoires prévue en juin et des présentations publiques en septembre. La version finale du plan final sera adoptée début 2016.

 

 

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