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Des manifestants avant et pendant Leitao

Photo: Yves Provencher/Métro

MONTRÉAL – De petits groupes de manifestants ont perturbé l’allocution du ministre des Finances, Carlos Leitao, devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, lundi, alors que celui-ci prononçait sa traditionnelle conférence d’après présentation du budget.

Le ministre a défendu son budget et l’a présenté comme «un passage obligé» pour retrouver une certaine liberté de choix.

Une première manifestation, plus conventionnelle, a eu lieu à l’extérieur de l’hôtel où M. Leitao prenait la parole, sous la neige et la grêle. Celle-ci était organisée par la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics.

«On est en colère contre le deuxième budget d’austérité qu’il a présenté la semaine dernière. Ce budget va affamer durablement les services publics», a protesté Véronique Laflamme, coporte-parole de la coalition.

«On fait face à un gouvernement qui a véritablement du culot de dire qu’il a à coeur la jeunesse et l’éducation, alors qu’il vient d’effectuer les pires compressions en deux décennies. Il dit que c’est une hausse de 0,2 pour cent, mais ça ne va même pas couvrir les frais du système d’éducation à chaque année. Ça va avoir pour effet de couper dans des centaines de charges de cours, des réductions de services comme la psychologie, les bibliothèques et j’en passe. Ça va avoir des conséquences graves et directes sur notre milieu d’éducation», a lancé Camille Godbout, de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ).

Ces manifestants ont dénoncé ce qu’ils ont qualifié de centaines de millions de dollars de compressions en santé et en éducation dans le budget Leitao, déposé jeudi dernier.

Ce budget hausse en fait le budget de l’éducation de 0,2 pour cent et celui de la santé de 1,4 pour cent, mais ces hausses sont inférieures à ce qu’on appelle les coûts du système, c’est-à-dire la hausse normale des budgets de fonctionnement. Ces ministères devront donc aussi restreindre leurs dépenses.

Après cette première manifestation extérieure, à l’intérieur de l’hôtel, à l’étage où le ministre devait prendre la parole, un second groupe d’une douzaine de personnes a tenté de pénétrer dans la salle. Celles-ci portaient des pancartes «stop Couillard» et ont été repoussées par le service de sécurité de l’hôtel.

Ensuite, un autre groupe qui, lui, avait déjà réussi à entrer dans la salle incognito, s’est mis à scander le même slogan contre le gouvernement Couillard et ses politiques d’austérité. Comme cela avait été le cas lorsque des manifestants avaient interrompu le premier ministre Philippe Couillard et l’ex-ministre Yves Bolduc devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, ces manifestants étaient vêtus de façon à passer inaperçus parmi les gens d’affaires.

Tous ces gestes d’éclat ont eu lieu avant même que le ministre Leitao entre dans la salle. Son allocution a même dû être retardée à cause du brouhaha.

Finalement, un autre petit groupe de trois personnes l’a à son tour interrompu dès ses premiers mots devant les convives. Ils ont à leur tour été escortés hors de la salle, puis hors de l’hôtel par le service de police.

Lors d’un point de presse après son allocution, le ministre des Finances s’est dit conscient que son budget était difficile, mais il a soutenu ne pas avoir le choix de procéder de cette façon.

La santé et l’éducation, «c’est clair que c’est un effort important qui est demandé à ces deux missions importantes de l’État», a admis M. Leitao.

«Ces missions importantes de l’État, comme toutes les autres, doivent être financées à l’intérieur de notre capacité de payer. Ce serait illusoire de penser que nous pouvons livrer les services publics à crédit. Ça a été fait. Je pense que 34 des 40 derniers budgets étaient déficitaires. Donc on ne peut pas continuer sur cette voie-là parce que sinon, ce serait toutes les fonctions de l’État qui seraient compromises», a-t-il fait valoir.

«C’est difficile. Je ne minimise pas l’ampleur de la tâche, mais c’est un passage obligé pour qu’on puisse avoir des finances publiques plus saines et plus durables à moyen terme», a justifié le ministre Leitao.

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