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«Les élus scolaires ont leur raison d’être», dit Catherine Harel-Bourdon

Si le ministre de l’Éducation, François Blais, persiste dans son intention d’éliminer les élections scolaires, les citoyens perdront une instance démocratique pour faire valoir leur point de vue, s’est indignée la présidente de la Commission scolaire de Montréal (CSDM), Catherine Harel-Bourdon.

«Les citoyens n’auront aucun lieu de représentation et aucun lieu où aller s’ils sont insatisfaits d’une décision de la commission scolaire», a déploré mardi celle qui est engagée en politique scolaire depuis 11 ans.

D’après Mme Harel-Bourdon, les commissaires scolaires ont eu un apport positif sur de nombreux enjeux touchant les écoles, tels que la vitesse dans les rues à proximité, le manque de classe constaté après une hausse marquée des inscriptions et le passage du primaire au secondaire.

«Dans le cas de l’école Saint-Gérard, s’il n’y avait pas eu des élus qui se ont suivi pas à pas le processus de démolition et la reconstruction et si on avait pas discuté avec les élus municipaux pour faire en sorte que l’école soit retirée du plan d’urbanisme de la ville, ils auraient fait quoi les parents? Ils auraient interpelé un conseil d’administration?», a demandé la présidente de la CSDM.

Le ministre François Blais a expliqué mardi, lors d’une mêlée de presse à Québec, son intention de mettre fin aux élections scolaires. Selon lui, elles n’ont plus leur raison d’être à cause de leur faible taux de participation. Au dernier scrutin, en novembre dernier, il s’est élevé à moins de 5% pour le territoire de la CSDM.

«Pour moi, c’est terminé, a dit le ministre. (…) Il faut passer à autre chose. Qu’est-ce que ça va être ? Je ne le sais pas encore.»

M. Blais a évoqué la possibilité que des parents, des directeurs d’école ou des élus municipaux soient appelés à siéger sur un conseil qui chapeauterait chacune des commissions scolaire. Les changements envisagés par le ministre, qui toucheront aussi les taxes municipales, devraient être effectifs à la rentrée 2016. D’ici là, le ministre s’est dit ouvert à entendre tous les arguments, qu’ils soient en faveur ou non des élections scolaires.

La présidente de la Fédération des commissions scolaires du Québec, Josée Bouchard, croit pour sa part que le ministre Blais tente changer les structures du réseau de l’éducation, comme son collège, le ministre de la Santé Gaétan Barette, l’a fait dans le réseau de la santé.

«Une école, ce n’est pas un hôpital, a insisté Mme Bouchard. Nous avons le devoir, les élus scolaires, d’accepter tout enfant, n’importe où sur le territoire du Québec et de lui donner accès à des services de qualité. C’est pour cela qu’il faut des représentants de la population qui défendent les intérêts des élèves.»

Si les conseils des commissaires sont remplacés par des conseils d’administration, la présidente de la CSDM craint aussi que les intérêts de ses membres ne seront pas centrés sur les besoins de l’ensemble des jeunes de la commission scolaire. Elle croit par ailleurs que les économies réalisées par l’élimination des postes de commissaires scolaires seraient minimes, considérant qu’ils sont payés en moyenne entre 5000 et 15 000$ par années. Le salaire de la présidente de la CSDM atteint quant à lui environ 72 000$.

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