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Projet de loi 28: la CRÉ de Montréal ne mourra pas, mais se transformera

Photo: Archives Métro

Même si le projet de loi 28 qui prévoit la fermeture de la Conférence régionale des élus (CRÉ) de Montréal n’est pas encore adopté, un nouvel organisme est prêt à prendre le relais.

Le leader parlementaire du gouvernement provincial, Jean-Marc Fournier, a confirmé mercredi que le projet de loi 28, qui prévoit notamment l’abolition des CRÉ du Québec, sera adopté lundi en ayant recours au bâillon parlementaire.

Avant même l’adoption de la loi, la CRÉ de Montréal sait qu’elle ne mourra pas complètement, mais qu’elle se transformera. Non seulement son comité de transition, prévu au projet de loi et qui agira à titre de liquidateur de la CRÉ, a été formé, mais un nouvel organisme à but non lucratif, Concertation Montréal, est déjà enregistré depuis fin janvier pour prendre le relais.

«100% de notre budget venait de Québec et c’est clair dans la tête du gouvernement qu’il ne voulait plus envoyer de fonds aux CRÉ. C’est quand même un gouvernement majoritaire», explique Manon Barbe, présidente de la CRÉ Montréal et mairesse de l’arrondissement LaSalle, pour expliquer cet empressement avant l’adoption de la loi.

Pour le maire de Montréal, soutient Mme Barbe, un organisme en développement régional se devait de continuer d’œuvrer sur le terrain, d’où la création de Concertation Montréal. «Dans les dernières années, on avait un maigre budget de 4,6M$ annuellement. Mais on servait de levier et on arrivait à aller chercher des ententes avec des partenaires et d’amasser 18M$ pour des projets dans le milieu. Une ville ne peut pas faire ça», explique la présidente pour expliquer la décision du maire.

Dès l’adoption du projet de loi, la CRÉ ne sera plus en fonction et deviendra alors «une coquille vide». Concertation Montréal devrait prendre le relais aussitôt qu’il obtiendra les fonds nécessaires. Mme Barbe espère éviter le «vide» dans la transition pour ne pas affecter les employés. «Ce serait dommage que je laisse aller des gens, puis qu’on se tourne de bord en créant quelque chose d’autre et être obligé d’aller les chercher à nouveau. Ce ne serait pas une bonne gestion des fonds publics», soutient-elle. Aucune mise à pied n’a été faite jusqu’à maintenant et Mme Barbe espère conserver le plus d’employés possible en fonction de leurs prochains projets.

L’organisme sera autonome et devrait garder sensiblement le même mandat que son prédécesseur, selon le budget, soit de permettre la discussion entre les élus et le milieu socioéconomique pour créer des projets qui favorisent le développement régional. «Ça va ramener les décisions dans le giron de la région plutôt que de les laisser dans celui de Québec. C’est nous qui allons décider par nous-mêmes de nos orientations», se réjouit Mme Barbe.

Un fonds d’environ 100M$ est prévu au projet de loi 28 pour financer la fermeture des CRÉ et devrait prendre effet après son adoption. Lorsque l’agglomération de Montréal recevra son dû, elle devra décider quelle partie elle remettra à Concertation Montréal.

«J’ai dit à M. Coderre de s’assurer d’aller chercher la juste part pour Montréal [proportionnelle à sa population]», assure Mme Barbe. Elle déplore que le budget annuel de la CRÉ Montréal, soit 4,6M$, ne représentait qu’environ 10% des 42M$ alloués annuellement aux CRÉ du Québec, alors que Montréal représente près de 26% de la population du Québec, dit-elle.

L’organisme compte également aller chercher des fonds supplémentaires par des partenariats avec les organismes du milieu socioéconomique.

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