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Briser le silence entourant les agressions sexuelles

Photo: Dominique Cambron-Goulet/Métro

Une cinquantaine de personnes ont marché samedi après-midi au centre-ville de Montréal, en soutien aux victimes d’agressions sexuelles.

«Il y a beaucoup de victimes d’agression qui vivent cela dans le déni, ou dans le secret, soutient le président du Centre de ressources et d’intervention pour les hommes abusés sexuellement dans leur enfance (CRIPHASE), Sébastien Richard. Une étape importante pour réussir à s’affranchir d’une agression sexuelle est d’en parler. Donc on fait une marche, où on dit : “nous on est des victimes d’agression sexuelle et on n’a pas honte”.»

Pour lui, il est important de parler des agressions sexuelles, car cela fait aussi office de prévention. «Il faut briser le silence et enlever la honte. Quand on est victime d’agression quand on est enfant, on vient à penser que ce qui est arrivé est de notre faute, alors que ce n’est pas le cas», confie-t-il à Métro.

L’animatrice au Centre de prévention des agressions de Montréal (CPAM) Ana Mercedes Camacho insiste sur la difficulté de dénoncer des agressions, pour tous, mais en particulier pour les enfants. «On va dans les écoles et on parle aux enfants, dit-elle. On leur dit que dès que l’on ne se sent pas bien, il s’agit d’une agression. On leur apprend à parler, parce qu’à la maison, ça reste un sujet tabou.»

En plus de faire des ateliers dans les écoles, le CPAM propose des cours d’autodéfense pour les jeunes filles et les adolescentes, qui leur permettent de se défendre, mais aussi de déceler le potentiel agresseur. «On leur montre qu’elles ont le droit d’être en sécurité et de se défendre face à n’importe quel type d’agression», décrit Ana Mercedes Camacho. Toutefois, elle soutient que les fonds commencent à manquer de la part du gouvernement pour faire de la prévention efficace, malgré le fait qu’on reconnaisse l’importance de ce travail.

Sébastien Richard abonde dans le même sens. «Les pouvoirs publics doivent réaliser qu’en agissant en prévention, ou en donnant plus de moyens à des organismes, il y a beaucoup de gens qui ne retrouveront pas devant les tribunaux, ou en situation de suicide et qui vont pouvoir entreprendre des études pour réussir dans la vie ou pouvoir s’engager dans une relation.»

Huit organismes qui luttent contre les agressions sexuelles prenaient part à l’événement dont le CRIPHASE, le CPAM, le Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) et le Centre de services de justice réparatrice.

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