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Détention de Hamza Babou: «un geste punitif», disent Khadir et Grey

Photo: Jeff Yates/Métro

Le député de Mercier pour Québec solidaire (QS), Amir Khadir, et l’avocat spécialiste en droits individuels, Me Julius Grey, ont dénoncé la décision de la Cour municipale de Montréal de garder l’étudiant Hamza Babou derrière les barreaux en attendant son procès.

Le juge Denis Laberge avait décidé le 17 avril de maintenir M. Babou, qui fait face à 14 chefs d’accusation dont agression armée, menace, méfait et voie de fait, en détention en attendant son procès. Les faits en question ont eu lieu le 15 avril lors d’une levée de cours à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), où une altercation aurait eu lieu avec des agents de sécurité.

Or, Me Grey affirme qu’il est très rare, voire «insolite» qu’on maintienne en détention un accusé dans ces circonstances. «C’est un geste punitif», a-t-il lancé lors d’un point de presse dimanche. S’il ne critique pas la décision en question, qu’il croit avoir été rendue «de bonne foi», il juge cependant qu’elle sera cassée en appel.

Pour M. Khadir, la décision s’inscrit dans un climat de «criminalisation de la dissidence», qui sévit au Québec. «Est-ce comme ça qu’en démocratie on protège le droit des individus, le droit à la dissidence, à la grève ? Est-ce comme ça qu’on protège le droit des accusés? se demande-t-il. On assiste à une dérive de la confiance du public envers le système judiciaire.»

«Est-ce qu’on est en train de réprimer la dissidence ?» – Me Julius Grey, avocat des droits individuels

M. Khadir et Me Grey rappellent que le système judiciaire est basé sur le principe de l’innocence jusqu’à preuve du contraire, et qu’il est plus difficile pour un accusé d’organiser sa défense lorsqu’il est en garde à vue.

Le «traitement expéditif» réservé aux dissidents politiques par le système judiciaire inquiète aussi M. Khadr, surtout lorsque comparé à celui réservé aux «bandits à cravate qu’on a pu voir passer et même condamnés par l’opinion publique devant la commission Charbonneau continuent à courir en toute liberté, martèle-t-il. Il y a un sentiment de deux poids, deux mesures qui est une grave atteinte à la crédibilité et à la nécessité d’impartialité du système.»

«La dissidence est importante, particulièrement lorsqu’elle est impopulaire, a lancé Me Grey. On n’a pas besoin de la liberté d’expression pour dire qu’on aime notre mère, ce genre de discours serait permis même dans les pires dictatures.»

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