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Un programme imposé aux bénéficiaires de l’aide sociale est dénoncé

Photo: Yves Provencher/Métro

Le Front commun des personnes assistées sociales a dénoncé lundi à Montréal le nouveau programme Objectif emploi annoncé par le gouvernement du Québec en mars dernier.

Ces groupes s’insurgent du caractère obligatoire de ce programme d’aide à l’employabilité, qui serait imposé dès janvier 2016 à tous les nouveaux demandeurs d’aide sociale.

Ce nouveau programme est décrit comme un «passage obligé d’une durée limitée» ayant pour objectif d’offrir un «accompagnement intensif et individualisé pour faciliter l’intégration en emploi». Les participants pourront obtenir une aide financière supplémentaire de 250$ par rapport à leur chèque d’aide sociale de base. Un budget de 5M$ par année doit être associé à ce programme.

«On n’a rien contre les mesures de formation sur l’employabilité. Mais elles doivent être volontaires, adaptées au profil des gens et que ça aille vers une intégration à l’emploi réussie, ce dont on doute fortement avec des formations courtes de cet ordre-là», a estimé Denis Chicoine, du Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec.

Les groupes présents à la conférence de presse ont dit craindre un «changement de paradigme» vers une dynamique coercitive envers les personnes assistées sociales. Ils ont notamment peur que des pénalités s’appliquent à ceux qui refuseront ou ne complèteront pas la formation.

«Les pénalités seraient plutôt une réduction des avantages consentis», a pour sa part affirmé David McKeown, conseiller en communication au ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale.

Johanne Cooper, du Regroupement des auberges du cœur, a souligné qu’il était incohérent d’avoir, d’un autre côté, coupé des programmes volontaires «qui fonctionnaient bien» pour aider les jeunes à sortir de l’aide sociale, comme Alternatives jeunesse. «Plusieurs jeunes doivent régler des problématiques psychologiques et sociales avant de faire une démarche en emploi», a de plus souligné Mme Cooper.

Le ministère soutient de son côté qu’en encadrant rapidement les nouveaux demandeurs d’aide sociale, ils pourront réintégrer plus facilement le marché du travail.

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