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Des dizaines d’ingénieurs songent à quitter la Ville de Montréal

La DRSP a déjà accepté de mettre à jour les études sur la santé respiratoire, suite au dépôt de la première motion le mois dernier, tel que confirmé par le docteur David Kaiser lors de l’assemblée publique sur la qualité de l’air qui s’est déroulée à Pointe-aux-Trembles le dimanche 24 mars. Photo: Archives Métro

Un grand nombre de membres du syndicat qui représente les ingénieurs de la Ville de Montréal remettent en question leur avenir à l’emploi de la Ville, selon un récent sondage interne dont les résultats ont été dévoilés à Métro.

À la question «Envisagez-vous de quitter votre emploi auprès de la Ville de Montréal ?», 40% des répondants ont affirmé qu’ils avaient amorcé une réflexion en ce sens, 7% envisage fortement de quitter leur emploi et 4% ont déjà entrepris des démarches pour changer d’employeur.

Le Syndicat professionnel des scientifiques à pratique exclusive de Montréal a réalisé au mois d’avril ce sondage auprès de ses membres, constitués à 95% d’ingénieurs de la Ville. Sur les 406 membres du syndicat, qui comprend également des arpenteurs-géomètres, des chimistes et des médecins-vétérinaires, 306 ont répondu à ce sondage réalisé en ligne.

Le vice-président du syndicat, André Émond, estime que ce résultat est principalement attribuable à «un climat de travail pénible et déprimant» chez les ingénieurs de la Ville, un salaire en deçà de la moyenne du marché et à la convention collective échue depuis cinq ans.

«Les ingénieurs sont très peu consultés à la Ville, ce qui fait qu’ils ne se sentent pas impliqués dans les décisions, a expliqué le vice-président à Métro. Les gestionnaires prennent des décisions, mais les ingénieurs ne sont pas écoutés. Ça contribue à cette impression générale de grande noirceur présentement chez les ingénieurs», regrette-t-il, ajoutant qu’il n’est donc pas «stimulant» pour eux de rester à l’emploi de la Ville de Montréal.

«C’est frustrant pour des professionnels de haut niveau quand ce genre de situation se répète», renchérit-il.

En outre, les ingénieurs de la Ville de Montréal sont sans convention collective depuis cinq ans, et André Émond estime que cela accentue leur envie de quitter le navire. «La Ville réussit à embaucher des ingénieurs qui ont déjà un certain nombre d’années d’expérience au salaire en vigueur depuis 2010, mais on leur dit que ce sera réajusté sous peu [avec une nouvelle convention collective]. Après cinq ans, il n’y en a toujours pas. C’est un peu décourageant», constate le vice-président du syndicat.

La partie patronale a fait une offre en février dernier. Après consultation auprès de ses membres, le syndicat s’apprête à la refuser.

Dans cette situation, M. Émond précise que «ce n’est pas dans la mentalité de [ses] membres d’envisager la grève», même s’il estime qu’il n’y a «pas beaucoup d’autres alternatives». «Ça ne fait pas partie de leurs habitudes [de faire la grève], ils vont plutôt partir et aller travailler ailleurs», s’alarme le vice-président, qui a déjà constaté certains départs, notamment pour le ministère des Transports, dans les dernières années.

Il déplore l’écart qui s’accentue, sans la mise à jour de la convention collective, entre le salaire annuel des ingénieurs de la Ville – un maximum de 85 110$ pour un ingénieur standard – et celui d’un ingénieur de 25 ans d’expérience au privé – qui est de près de 110 000$.

Dans les discussions pour le renouvellement de la convention collective, le syndicat demande notamment une augmentation annuelle de 1,7% du salaire des ingénieurs de 15 ans d’expérience et plus, et ce, pendant 10 ans. Une croissance qui, dit le syndicat, représente une dépense supplémentaire de 250 000$ par année pendant 10 ans.

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