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Les courtiers immobiliers veulent un permis spécial de stationnement

Photo: Yves Provencher/Métro

Des courtiers immobiliers demandent la création d’un permis qui les autoriserait à se stationner dans une zone réservée aux détenteurs de vignettes pendant leurs visites de propriétés avec des clients.

La Chambre immobilière du Grand Montréal (CIGM) a confié un mandat au lobbyiste Pierre Langlois, depuis mars dernier et jusqu’en février 2016, pour faire des représentations auprès de la Ville de Montréal afin que les courtiers immobiliers puissent obtenir ces permis dans le cadre de leur pratique.

Il reste encore bien des questions, indique le bureau des communications de la CIGM à Métro, relativement à ce permis qui permettrait aux courtiers de se stationner «plus facilement» «pour une durée limitée» au cours de visites de propriétés.

«Nous souhaitons que l’acheteur potentiel ait une image positive du secteur qu’il convoite comme nouvel environnement de vie», a indiqué simplement Manon Stébenne, directrice des communications de la CIGM, pour expliquer pourquoi ils désirent se prévaloir de ce permis.

Si elle reste vague également quant aux zones qui deviendraient accessibles aux courtiers grâce à ce permis, le nombre de courtiers qui y auraient droit, ainsi qu’au coût qui y serait associé, Mme Stébenne précise toutefois que les courtiers immobiliers de Chicago ont déjà accès à ce type de permis.

Contacté par Métro, Brian A. Bernardoni, de l’Illinois Association of Realtors, confirme que les courtiers immobiliers de Chicago peuvent effectivement utiliser un permis du genre depuis quelques années déjà.

«Il n’y a pas de meilleure idée que la création de ce permis pour faciliter l’investissement immobilier à Montréal, a réagi M. Bernardoni lorsque Métro lui a souligné cette volonté des agents immobiliers de Montréal. Il faut rendre les opérations aussi faciles que possible pour les acheteurs et les agents. C’est une belle carte de bienvenue pour Montréal.»

À Chicago, ce permis autorise les agents immobiliers à se stationner dans les secteurs réservés aux détenteurs de vignettes, notamment des vignettes de résidants. Pour le moment, ils ont ce privilège seulement entre 9h et 18h, mais leur association souhaite étendre l’horaire jusqu’à 21h pour se conformer aux disponibilités des acheteurs. M. Bernardoni précise que le permis, qui est accordé également aux personnes qui offrent des soins de santé à domicile, ne leur donne pas le droit de se stationner dans les zones réservées aux personnes handicapées ou interdites en raison d’une opération de déneigement.

À Chicago, les courtiers immobiliers peuvent obtenir ce permis au coût de 300$ par année. Une somme qui est toutefois trop peu élevée si elle devient également le prix d’un tel permis à Montréal, selon Félix Gravel, responsable des campagnes de transport au Conseil régional de l’environnement (CRE).

Le prix plus approprié pour un tel usage, selon lui, s’apparenterait plutôt au coût de la vignette de stationnement des voitures en libre-service, comme Car2Go, qui avoisine les 1300$ par année, par voiture. Le paiement est ensuite redistribué à travers les arrondissements, en fonction du nombre d’heures pendant lequel chaque voiture est restée stationnée sur leur territoire, calculé par un système de géolocalisation. M. Gravel espère que cette même pratique s’appliquerait également au permis des courtiers immobiliers, s’il est créé.

«Ce sol, il a un coût, fait valoir M. Gravel. Les courtiers immobiliers ont pour fonction de faire du profit et c’est correct. Mais, même s’ils ne sont pas stationnés longtemps, il faut leur faire payer le juste prix. On pourra alors penser qu’au moins les infrastructures seront utilisées selon une méthode d’utilisateur-payeur, et qu’on pourra payer les coûts d’entretien. Il n’y aura pas d’usage abusif si on fixe un vrai prix.»

Il reconnaît que ce permis pourrait réduire le nombre de places réservées aux résidants du secteur, mais il ne s’inquiète outre mesure. «Oui, ça va peut-être en enlever des places de stationnement pour résident sur rue, mais les agents immobiliers se déplacent déjà beaucoup en voiture, ça m’étonnerait que ça les incite à se stationner plus qu’ils le font déjà.»

N’ayant pas reçu d’informations sur le sujet, la Ville de Montréal n’a pas voulu commenter le dossier.

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