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Rachel Notley parle d'environnement à Montréal

Rachel Notley,. Graham Hughes / La Presse Canadienne Photo: Graham Hughes / La Presse Canadienne

MONTRÉAL – C’est au tour de la première ministre néo-démocrate albertaine Rachel Notley de faire un croc-en-jambe au chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Thomas Mulcair.

De passage à Montréal, lundi, Rachel Notley a déclaré que la proposition de M. Mulcair de créer un marché du carbone au Canada ne serait pas adaptée aux réalités albertaines.

Mme Notley — qui se rendra également à Toronto et à New York cette semaine — a mentionné qu’un système de plafonnement et d’échange des droits d’émission de gaz à effet de serre au pays «ne serait peut-être pas la meilleure voie à suivre» pour l’Alberta.

La première ministre albertaine court-circuite ainsi les plans de son allié naturel sur la scène fédérale, M. Mulcair, qui a suggéré la fin de semaine dernière de créer une bourse du carbone afin de lutter contre les changements climatiques.

M. Mulcair avait toutefois spécifié qu’un éventuel gouvernement néo-démocrate permettrait aux provinces de se retirer du programme fédéral si un programme équivalent obtenait des résultats égaux ou supérieurs en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Mme Notley n’a pas voulu répondre aux questions des journalistes après son allocution.

La première ministre albertaine n’a toutefois pas manqué de préciser, dans le cadre de son discours prononcé devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, que son gouvernement souhaitait être à la hauteur et prendre ses responsabilités face aux changements climatiques.

Mme Notley a précisé que si la province «ne faisait pas les changements appropriés, une solution lui serait imposée, tôt ou tard, par le gouvernement fédéral ou par les marchés, qui vont insister de plus en plus pour que les produits énergétiques qu’ils achètent soient respectueux de l’environnement».

Un comité d’étude sur les changements climatiques en Alberta déterminera les moyens les plus efficaces à adopter pour diminuer la consommation de charbon le plus rapidement possible, a-t-elle expliqué, mais sans imposer de choc tarifaire aux consommateurs.

La province dépend en grande partie du charbon pour sa production d’électricité, a-t-elle noté, précisant que 55 pour cent de l’énergie albertaine provient de centrales thermiques alimentées au charbon.

«La pollution de l’air et la mauvaise qualité de l’air sont des menaces directes à la santé de nos enfants et de nos aînés», a-t-elle dit.

Devant un regroupement d’hommes et de femmes d’affaires dans la métropole québécoise, elle a également vanté les mérites des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique.

«L’Alberta est la seule juridiction canadienne à ne pas avoir de programme d’efficacité énergétique, a-t-elle souligné. C’est inacceptable et nous allons changer cela.»

Mme Notley a également abordé la question du prix du carbone.

«Le prix net du carbone en Alberta est en hausse mais demeure relativement bas, a-t-elle relaté. Nous avons démontré qu’il est possible d’agir significativement sur le prix du carbone pour des raisons environnementales et économiques, sans causer de préjudices à l’économie.»

«Nous devons faire ça pour être en mesure de diversifier et renforcer notre économie dans les années et les décennies à venir, alors que le monde évolue vers un futur sans carbone.»

Ces commentaires surviennent au lendemain de la divulgation d’un rapport par La Presse Canadienne qui stipule que la hausse de la taxe sur le carbone en Alberta est le moyen le plus efficace pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de la province.

L’analyse, financée par le gouvernement, souligne que pour obtenir des résultats, la province doit charger aux grands pollueurs 50 $ de la tonne pour leurs émissions de carbone— ce qui représente une augmentation d’environ 70 pour cent.

Mais cette option créerait également une hausse des coûts de l’électricité, conclut l’étude.

Le document — qui n’a pas été officiellement rendu publique — avait été déposé au ministère de l’Énergie en juillet 2014, avant l’élection du Nouveau parti démocratique à la tête de la province. L’analyse est maintenant entre les mains du comité d’experts sur les changements climatiques qui est chargé d’élaborer une politique environnementale pour l’Alberta avant les pourparlers internationaux sur le climat qui auront lieu à Paris en décembre.

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