Soutenez

Des dizaines de milliers de travailleurs dans la rue

Photo: Chantal Levesque

Des dizaines de milliers de travailleurs du secteur public ont déferlé dans les rues de Montréal pour mettre de la pression sur le gouvernement dans le cadre des négociations pour le renouvellement de leurs conventions collectives.

La manifestation festive, qui avait aussi pour but de dénoncer les mesures d’austérité du gouvernement libéral, a débuté vers 12h30 au pied du mont Royal. Les marcheurs se dirigeaient vers les bureaux du premier ministre, Philippe Couillard, au centre-ville.

Pas moins de 225 autobus avaient été nolisés pour permettre à des travailleurs de partout au Québec de participer à la grande manifestation, organisée par le front commun, regroupant les principaux syndicats de la fonction publique au Québec.

Le front commun, qui réclame 13,5 % d’augmentation salariale, dénonce l’offre du gouvernement, soit un gel pendant deux ans, suivi d’une augmentation de 1 % par année pendant trois ans.

«Ces offres sont inacceptables et méprisantes», estime Julien Lapan, professeur au Cégep de L’Assomption, venu manifester pour de meilleures conditions de travail et, par le fait même, «des services publics d’une meilleure qualité».

Guylaine Sauvé, travailleuse sociale, était venue exprimer son indignation envers les mesures d’austérité, notamment dans le réseau de la santé. «On est là sur deux fronts. Le gouvernement dit que les coupures n’ont pas d’impact sur la population, mais c’est faux, on les voit déjà, les impacts. Et il faut faire bouger les négociations, qui sont paralysées.»

La marche s’est déroulée dans une ambiance festive et familiale, sous le son des trompettes et des tambours.

Au cours des derniers jours, la CSN – qui représente des milliers de syndiqués du secteur de la santé et des services sociaux, notamment – a annoncé que ses syndicats avaient obtenu des mandats de grève à 85 %. À la FTQ aussi – 40 000 membres dans les secteurs public et parapublic –, le mandat de grève atteint 85 %.

«À date, les mandats de grève sont très forts; les assemblées bondées, a expliqué Daniel Boyer, président de la FTQ . On ne parle pas de mandats de grève à 51 % ou aux deux tiers. Le but, ce n’est pas de faire la grève, ce n’est pas de faire des moyens de pression; c’est de négocier. On demande à M. (Martin) Coiteux (président du Conseil du trésor) de donner des mandats à ses négociateurs, parce que c’est fini le niaisage. C’est fini, sinon on va exercer les mandats qu’on a.»

Le mandat de grève du front commun des secteurs public et parapublic consiste en six journées de grève tournante, sur une base régionale ou nationale, à être observées au moment jugé opportun. C’est le front commun qui décidera éventuellement des dates de ces débrayages, le cas échéant.

«Nous, on croit à la négociation. On pense qu’on est capable d’en arriver à une entente négociée, mais c’est clair que si le gouvernement ne bouge pas, comme il le fait depuis un an, la mobilisation va s’intensifier. C’est clair que la colère des travailleuses et travailleurs se fait sentir de plus en plus», a rapporté Jacques Létourneau, le président de la CSN, qui représente le plus gros contingent des employés du secteur public.

– Avec La Presse Canadienne

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.