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Québec s'est appuyé sur les analyses de Montréal

Alexandre Robillard - La Presse Canadienne

QUÉBEC – Pour autoriser un déversement de 8 milliards de litres d’eaux usées dans le fleuve Saint-Laurent, le ministère de l’Environnement s’est appuyé principalement sur les analyses de la Ville de Montréal, a déclaré jeudi le ministre David Heurtel.

Alors que l’opposition réclame les analyses menées par le gouvernement québécois, M. Heurtel a affirmé qu’un rapport rendu public est «l’outil principal» de son ministère.

Dans un point de presse précédant une réunion des députés libéraux, M. Heurtel n’a pas précisé si les experts du gouvernement ont produit d’autres documents d’analyse.

«La documentation fondamentale provient de la Ville, alors là c’est plus un travail de dire: la Ville propose un projet, on analyse la documentation fournie par le Ville», a-t-il dit.

M. Heurtel a expliqué que la demande de Montréal n’avait pas été acceptée «telle quelle» mais que les analystes des ministères de l’Environnement et de la Faune ont ajouté des conditions, dans un rapport en février 2015.

Le ministre a affirmé que le gouvernement a imposé la période d’exécution des travaux du 15 octobre au 15 novembre, en plus d’exiger que la tâche soit accomplie sans interruption.

«Le ministère de l’Environnement et le ministère de la Faune ont analysé la proposition de la Ville et la proposition faite par le Ville a été revue, il y a eu des conditions imposées par le ministère, a-t-il dit. Donc on n’a pas accepté la proposition de la Ville telle quelle, bien au contraire on a imposé d’autres conditions.»

En Chambre, M. Heurtel a affirmé que le déversement prévu du 18 au 25 octobre, auquel les autorités fédérales n’ont pas encore donné le feu vert, était la seule solution pour effectuer des travaux sur des chutes à neige qui sont reliées au réseau d’égout montréalais.

Selon le ministre, «la Ville de Montréal a regardé d’autres options, a présenté au ministère de l’Environnement, au ministère de la Faune, la seule option possible dans les circonstances».

«Il est clair qu’il n’y avait aucune autre option possible, a-t-il dit. Si on n’allait pas de l’avant avec cette solution-là, c’était la station de traitement des eaux usées qui allait être en péril, et les effets seraient beaucoup plus néfastes que le présent déversement envisagé.»

Le député caquiste François Bonnardel a conclu que le rapport d’analyse du ministère, rédigé en février 2015, est le seul document produit par les autorités québécoises.

«Le ministre a essayé de passer en catimini ce déversement, a-t-il dit. Mais, en 2015, ça ne fonctionne plus, ça ne fonctionne plus. Aujourd’hui, M. le Président, on confirme qu’il y a seulement ce document, qui confirme nos pires craintes.»

Le député péquiste Mathieu Traversy a de son côté réclamé une nouvelle fois les avis qui ont mené le gouvernement à rédiger son rapport d’analyse de février dernier, qui a mené à l’émission de l’autorisation au déversement prévu à Montréal.

Selon M. Traversy, le refus de rendre les avis publics prouve que le ministre est en train de dissimuler une information importante sur les impacts environnementaux du déversement.

«C’est lui, surtout, qui a ces avis disponibles à sa disposition, a-t-il dit. Qu’il nous les mette clairement sur table pour qu’on puisse constater avec lui qu’il n’y en a pas d’autres. S’il refuse de les déposer, c’est qu’il y a anguille sous roche.»

M. Heurtel a aussi affirmé aux journalistes que le ministère des Affaires municipales a enregistré 45 000 déversements d’eaux usées par les municipalités québécoises, en 2013.

«Ce ne sont pas nécessairement des déversements de la même ampleur que celui que prévoit faire la Ville de Montréal, mais ça arrive, par exemple quand il y a des pluies importantes, des fontes de neige très rapides, quand il y a des travaux d’entretien sur des stations d’épuration d’eaux usées», a-t-il dit.

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