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Pour un meilleur accès aux bibliothèques de la Ville

La bibliothèque Le Prévost, dans le quartier Villeray, a vu le nombre de visites de personnes sourdes ou malentendantes grimper de 320 % depuis l’embauche d’un bibliothécaire sourd en 2013. Photo: Yves Provencher/ Métro

Se déplaçant en fauteuil roulant, Sarah Limoges s’implique avec l’organisme AlterGo afin que les personnes ayant des limitations fonctionnelles soient accueillies le mieux possible dans les services de loisirs de la Ville.

Lorsque Mme Limoges entre dans une bibliothèque, il y a un risque que des obstacles se mettent en travers de sa route et lui barrent le chemin vers le livre de son choix.

«Architecturalement, plusieurs bâtiments anciens ne sont pas très accessibles», a constaté Mme Limoges. Des allées sont trop étroites, des livres sont placés trop haut, des marches sont à gravir dans ces lieux de loisirs que Mme Limoges juge importants.

Les personnes qui ont d’autres limitations fonctionnelles, comme une déficience visuelle, auditive ou intellectuelle, sont aussi susceptibles d’avoir du mal à accéder à divers services de loisirs. Par exemple, des problèmes de communication se dressent entre Lucie Brault, qui est sourde, et les employés de sa bibliothèque de Verdun lorsque l’utilisatrice tente d’ob­tenir des informations pré­cises. De plus, la plupart des activités offertes par sa bibliothèque ne sont pas adaptées aux personnes sourdes.

Pour compenser ces difficultés architecturales, communicationnelles et d’accès aux services, l’organisme AlterGo organise des formations destinées aux employés des bibliothèques. «C’est pour que les employés à l’accueil aient les bons réflexes pour nous aider et nous accompagner», a souligné Mme Limoges. Durant la formation, on apprend notamment comment guider une personne ayant une déficience visuelle et on se met dans la peau d’une personne ayant une limitation fonctionnelle.

Mme Limoges estime que l’accessibilité aux services des bibliothèques s’est améliorée à Montréal dans les dernières années. Par exemple, le service Biblio-courrier permet aux personnes ayant des limitations fonctionnelles de recevoir leurs documents à domicile.

Mais il reste encore du travail à faire. Lucie Brault, qui a déjà donné sans succès son CV pour devenir aide-bibliothécaire, espère que l’offre de services pour les personnes sourdes s’améliorera. «Ce serait important pour l’intégration des personnes sourdes, qui seraient plus nombreuses à fréquenter les bibliothèques», a-t-elle déclaré à Métro. La bibliothèque Le Prévost, dans le quartier Villeray, a vu le nombre de visites de personnes sourdes ou malentendantes grimper de 320 % depuis l’embauche d’un bibliothécaire sourd en 2013.

Quelques chiffres
Parmi les 45 bibliothèques de la Ville de Montréal, il y a :

  • 27 bâtiments complètement accessibles, 13 qui le sont partiellement et 5 qui ne le sont pas.
  • 20 000 livres audio que peuvent utiliser les non-voyants.
  • 8 183 documents en gros caractères pour les personnes mal voyantes, une augmentation de 25 % par rapport à octobre 2014.

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