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Tremblay n’a pas rempli sa fonction, estime la CEIC

Photo: Graham Hughes/La Presse canadienne

L’ex-maire de Montréal Gérald Tremblay n’a pas rempli toutes les responsabilités de sa fonction au cours de son mandat n’ayant pas su empêcher les malversations qui se produisaient notamment autour du projet du Faubourg Contrecoeur, a conclu la commission Charbonneau.

«Gérald Trembaly a pris peu d’initiatives [quant au respect des normes éthiques]. Il passait à l’action quand les scandales éclataient ou quand il craignait qu’ils éclatent, affirme le rapport de la commission. Frank Zampino [président du comité exécutif de l’époque] ne respectait pas les règles que son administration imposait à ses employés.» Le document détaille les bouteilles de vin et les billets au Centre Bell provenant des entrepreneurs comme Tony Accurso et Paolo Catania acceptés par M. Zampino.

«Zampino a déclaré qu’il ne savait pas que des entrepreneurs et des ingénieurs pratiquaient la collusion pour frauder la Ville lorsqu’il était en poste. Devant la preuve irréfutable du contraire, il a fini par admettre qu’il en avait été informé. Il n’a pas cru bon alors d’alerter Tremblay», ajoute le rapport.

«C’est comme si le rapport dit que Gérald Tremblay avait abdiqué ses responsabilités au profit du président du comité exécutif, qui lui-même est aujourd’hui accusé, analyse Danielle Pilette, professeure spécialisée en gestion et en fiscalité municipale à l’UQAM. Peut-être qu’il n’était réellement pas au courant, comme il le soutient, mais il aurait dû l’être. Il aurait dû agir comme le premier dirigeant.»

Les perquisitions de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) qui ont eu lieu cet été à la résidence de Gérald Tremblay pourraient permettre d’aller plus loin que ce «blâme symbolique», soutient Mme Pilette, et de connaître les informations qu’il savait réellement. Si le rapport de la commission Charbonneau n’est pas garant de l’avenir, seules les perquisitions pourraient mener à des accusations, ajoute la professeure.

Réactions

À la suite du dépôt du rapport Charbonneau, le chef de Projet Montréal, Luc Ferrandez, estime que le «filtre Coderre», qui devait assurer l’intégrité des 24 anciens élus d’Union Montréal qui siègent au sein de son parti, «avait des trous».

Trois anciens élus de l’Équipe Tremblay actuellement membre de l’équipe Coderre, MM Deguire, DeSousa et Bissonnette, ont été élus grâce à des élections clés en main, a dénoncé Luc Ferrandez qui demande au maire Coderre «de faire maison nette».

«L’expertise interne c’est une solution importante de la lutte contre la collusion, or le maire Coderre fait l’inverse en ayant de plus en plus recours au privé», a ajouté Laurence Lavigne Lalonde aussi de Projet Montréal.

Quant au maire de Montréal, Denis Coderre, il a au contraire fait valoir qu’il s’était présenté à Montréal pour «faire le ménage», en rappelant qu’il a créé le poste d’inspecteur général de la Ville de Montréal. «Cela nous a permis de nous assurer de protéger l’intérêt public et de nous protéger contre la corruption et la collusion», a-t-il affirmé mardi. Il recommande d’ailleurs au gouvernement du Québec de créer un poste semblable à l’échelle provinciale.

«Il n’y a pas eu de blâme donné [dans le rapport de la commission Charbonneau], donc il n’est pas question de poser des gestes envers des élus. On a toujours été vigilant», a répondu le maire au élus de Projet Montréal.

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