Soutenez

Laval devra trancher au sujet d’Uber

Photo: Getty Images

Une autre ville pourrait presser Québec d’encadrer le service de covoiturage Uber.

Une motion a été déposée mardi soir au conseil municipal de la Ville de Laval pour que l’administration demande au gouvernement du Québec «de rapidement moderniser la législation actuelle (…) et de permettre aux différents acteurs (taxis, covoiturage, autopartage) d’évoluer à partir d’une législation claire, unique, équitable et respectueuse de tous les intervenants.»

Le parti du maire de Laval, Marc Demers, qui a ses réserves par rapport au service Uber, a toutefois reporté le débat et le vote au prochain conseil municipal de janvier.

Métro avait annoncé en primeur au mois de novembre que l’application Uber étendait ses services sur les territoires des villes de Laval et Longueuil, après s’être installée à Montréal et Québec dans la dernière année.

Le conseil municipal de la Ville de Montréal a adopté une motion semblable en février dernier.

L’auteur de la motion lavalloise, le conseiller Michel Trottier, estime qu’il est urgent de moderniser la loi puisque «notre société évolue». Il fait valoir que plusieurs Lavallois veulent utiliser le service et que plusieurs chauffeurs l’utilisent pour combler leur revenu. «Quand on a une nouvelle donne mondiale, de nouvelles façons de nous déplacer, on doit adapter nos lois. Est-ce qu’on va s’empêcher de profiter d’une façon de faire qui est plus économique?», questionne le conseiller qui reconnaît toutefois que Uber n’est pas conforme à la législation actuelle.

S’il admet que les chauffeurs d’Uber devront remettre une forme de taxe et être assurés après avoir modernisé la loi, il croit aussi que les chauffeurs de taxi traditionnels paient des tarifs «farfelus et exorbitants» pour exercer leur métier. «Je pense qu’on devrait alléger la réglementation pour eux aussi», dit M. Trottier.

En 1999, 213 chauffeurs avaient un permis de taxi à Laval. Le chiffre n’a toujours pas changé aujourd’hui alors qu’il y a 110 000 Lavallois de plus sur le territoire, dit le conseiller, qui croit qu’Uber «ne viendrait pas gruger la clientèle des taxis».

«Uber, c’est le futur, croit lui aussi Alberto Honores, chauffeur Uber depuis un an, notamment à Laval depuis les dernières semaines. C’est une application qui nous permet d’avoir un temps de travail flexible. J’ai un autre travail à temps partiel, je veux partir en voyage bientôt, ça me permet d’avoir un revenu supplémentaire en attendant», a-t-il expliqué à Métro.

«Je n’ai rien contre Uber, a affirmé le maire Marc Demers, mardi, à un citoyen venu défendre l’application. Mais qu’ils commencent par respecter les lois du Québec et ensuite on est ouvert à toute discussion. Uber fait fi de toutes les normes, standards et mesures de sécurité nécessaires.»

Il a clairement indiqué que «tant qu’Uber ne respecte pas la loi, je ne peux pas autoriser que des élus soient associés à Uber.

Les dirigeants d’Uber se disent toutefois encouragés par cette motion. «La proximité [que les conseillers] ont avec leurs citoyens leur permet de mieux comprendre les besoins en mobilité des Lavallois», estime Jean-Nicolas Guillemette, directeur général d’Uber pour le Québec qui souhaite que leur service soit encadré par la législation.

Le premier ministre Philippe Couillard s’est montré ouvert, cet été, à l’idée de légaliser le nouveau mode de transport. Jean-Nicolas Guillemette a confirmé à Métro il y a quelques semaines que les discussions ont commencé avec le gouvernement du Québec en ce sens.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.