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La compagnie de taxis électriques d’Alexandre Taillefer peine à démarrer

Photo: André Desroches / TC Media

Les taxis électriques d’Alexandre Taillefer ne sont pas aussi nombreux qu’annoncé initialement par l’ancien dragon, mais l’entreprise assure que tout avance tel que prévu.

Pour lancer sa flotte aux 500 clients testeurs d’ici la mi-décembre, Taxelco, propriétaire des taxis Téo doit s’entendre avec des propriétaires de taxi et louer leurs licences afin de pouvoir opérer sur l’île de Montréal.

Si l’on se fie aux données de la Commission du transport du Québec (CTQ), Taxelco n’est jusqu’ici arrivé à louer que 20 de ces licences. Pourtant lors du lancement, il y a deux semaines, l’entreprise promettait 50 taxis Téo sur les routes montréalaises dès le 26 novembre et 110 véhicules dès le printemps, pour tester son service dans le cadre de son projet pilote de 18 mois.

Pourquoi ausi peu que 20? «Taxelco propose de louer nos permis à 300$ par semaine alors que je pourrais en tirer 800$ si je le louais au complet avec mon véhicule. Ça ne marche pas leur modèle d’affaires», a affirmé à Métro une source qui préfère garder l’anonymat. Elle souligne que la possibilité offerte à Taxelco de louer uniquement une licence de taxi (sans l’auto) est pourtant interdite aux autres chauffeurs de l’industrie, «une injustice».

Jean Vachon, porte-parole de l’entreprise se veut rassurant. «On arrive à louer une dizaine de nouveaux permis par semaine. Bientôt, ça sera 30, ce qui correspond à notre plan», dit-il en précisant que l’entreprise n’est en opération que depuis deux semaines.

«Ceci dit, c’est vrai que l’offre n’est pas faite pour tous les propriétaires. Pour ceux qui ont déjà remboursé ou presque l’achat de leur permis, notre offre correspond à un taux de retour sur investissement situé entre 7% et 8% sans avoir à payer pour l’entretien du véhicule, ni pour les assurances ou à devoir gérer les chauffeurs», ajoute-t-il.

Plusieurs chauffeurs contactés par Métro clament en outre que l’inaction gouvernementale face à UberX et le durcissement des règles municipales (code vestimentaire, ouverture des portes aux clients) auraient fait chuter la valeur des permis (d’environ 210 000$ à 175 000$) et découragent plusieurs chauffeurs de taxi, faisant ainsi le jeu de Taxelco dans ses négociations pour louer leurs permis aux propriétaires de taxi.

Autre irritant, les règles entourant les permis spéciaux. Selon un arrêté ministériel datant de juin 2015, Taxelco a en gros le droit d’obtenir 20% de permis supplémentaires afin de pouvoir garder le maximum de véhicules sur la route lors des recharges. Or, si Taxelco n’a jusqu’ici loué que 20 licences de taxi, l’entreprise de M. Taillefer a déjà obtenu 6 permis spéciaux, soit plus que les 20%. «C’est du favoritisme», clame un chauffeur.

Guy Mailhot, porte-parole de la CTQ affirme que les règles sont respectées. «L’arrêté ministériel précise que Taxelco peut louer un maximum de 110 permis réguliers et obtenir un maximum de 22 permis spéciaux pour des fins de recharge de batterie. Ces derniers représentent 20% du nombre maximal de permis réguliers. Toutefois, l’arrêté ne précise pas que la limite du 20% doit être suivie en tout temps. Il précise plutôt que l’entreprise ne peut pas mettre plus de voitures sur la route qu’elle n’a de permis réguliers», explique-t-il.

Du côté du ministère des Transports du Québec (MTQ), partenaire du projet, on réfute aussi les affirmations de favoritisme. «Le projet-pilote était initialement ouvert à tous et l’entreprise Taxelco n’a au 2 décembre obtenu aucune aide financière particulière dans le cadre du programme de soutien à la réalisation de ce projet-pilote», affirme Mario St-Pierre, porte-parole du MTQ.

Taxelco a néanmoins l’intention de soumettre une demande de subvention dans le cadre du Programme de soutien à la réalisation de projets-pilote pour l’électrification des parcs de véhicules de taxi qui comprend une enveloppe de 6,6M$.

Et les limousines?

Taxelco a acheté 10 voitures électriques de marque Tesla (1M$) pour se lancer sur le marché des limousines

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