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Ils prêtent leurs jambes à des personnes à mobilité réduite

Photo: Mario Beauregard/Métro

Une dizaine d’étudiants en technique d’éducation spécialisée ont effectué un rallye dans le centre-ville de Montréal dimanche. Sa particularité? Ils devaient porter des personnes à mobilité réduite sur leur dos ou les traîner dans un fauteuil tout-terrain.

Les étudiants se préparaient ainsi à réaliser un des rêves de cinq personnes ayant des déficiences motrices : faire de la randonnée pédestre dans les montagnes. Pour ce faire, ils leur «prêteront» leurs jambes.

Le projet est ambitieux. «Tout le monde me disait que c’était impossible!» se souvient Jean-François Martin, enseignant au Cégep du Vieux-Montréal, qui a justement baptisé le projet Les Caravaniers de l’impossible.

M. Martin en a eu l’idée en discutant avec une dame à mobilité réduite qui avait fait de la randonnée sur le dos de son copain. Elle avait utilisé un sac à dos spécifiquement créé pour elle par un atelier de Québec. Ce prototype a ensuite été raffiné pour les besoins du projet de M. Martin, qui sera mis à exécution du 1er au 15 juin prochain, quoi qu’en pensent les défaitistes. L’enseignant s’est aussi fait prêter deux joëlettes, des fauteuils tout-terrain à une roue devant être poussés et tirés.

Cinq jeunes adultes d’un poids maximum de 45 kg, dont la majorité sont atteints de paralysie cérébrale, bénéficieront de cet attirail pour être transportés au cours d’expéditions d’une journée dans les Açores, un archipel portugais.

«Je n’aurais pas pensé pouvoir faire de la randonnée en montagne, s’est enthousiasmée la participante Janie Beaudoin, âgée de 19 ans. Je vais pouvoir vivre une
aventure et me dépasser.»

«C’est la preuve que tout est faisable si on prend les bons moyens.» – Janie Beaudoin, participante atteinte de paralysie cérébrale

Neuf jeunes femmes et un homme ont pour leur part été recrutés comme porteurs. Ces étudiants, dont l’expérience sera créditée comme un stage dans le cadre de leurs études, se relayeront durant l’expédition pour des périodes de 15 à 30 minutes. «On me disait que ça serait trop dur pour des filles. Nous démontrons le contraire, a affirmé M. Martin, soulignant qu’une première randonnée de pratique en sol québécois s’était bien déroulée au printemps dernier. Pas besoin d’être un joueur de football de six pieds pour être capable de faire ça!»

Il s’agit quand même d’un défi physique, a admis l’enseignant, d’où l’importance de s’exercer. «Je crois que le plus gros défi sera mental, a pour sa part estimé Catherine Marceau, étudiante de 1re année en éducation spécialisée, qui se dit très sportive. Il va quand même falloir faire cinq randonnée en deux semaines en transportant d’autres personnes.»

«Ce sera très riche d’un point de vue personnel. On sera en contact étroit avec les participants, on va développer une complicité», a ajouté Mme Marceau.
Le rallye s’est très bien déroulé et a confirmé la belle entente au sein des équipes, selon le professeur Patrice César. L’exercice a toutefois montré que de nombreux lieux publics sont encore difficiles d’accès pour les personnes à mobilité réduite, les équipes ayant dû rebrousser chemin à plusieurs endroits dans le réseau souterrain du centre-ville.

Puisque les coûts du projet sont de 30 000 $, Les Caravaniers de l’impossible mènent présentement une campagne de financement.

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