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Des centaines de bernaches observées en janvier à Montréal

Photo: Métro

Plusieurs bernaches ont été observées début janvier à Montréal, signe d’un retard de l’hiver qui n’est pas sans conséquence sur la faune et la flore.

«Quelques centaines d’oiseaux passent habituellement l’hiver dans certains secteurs de la région. Mais cette année, on pouvait encore en compter plusieurs milliers, et ce, un peu partout sur l’île», lance au bout du fil, Yong Lang, biologiste du Regroupement QuébecOiseaux. Le 2 janvier, une centaine de Bernaches étaient encore visibles sur le fleuve, à la pointe est de l’île de Montréal.

Le refroidissement et l’enneigement soudain pourraient-ils nuire à l’alimentation et à la migration des oiseaux? «Oui, ça peut avoir un impact, notamment en terme d’affaiblissement et donc de faiblesse face aux prédateurs durant leur migration vers le Sud, mais on ne le saura qu’au printemps ou à l’automne prochain quand les inventaires de ces espèces seront effectués», ajoute la biologiste.

Si la présence de bernaches aussi tard cette année tient probablement plus au phénomène El Nino qu’au réchauffement climatique, les ornithologues notent néanmoins que les dates d’arrivée et de départ des bernaches ont changé d’environ 2 semaines en 40 ans, probablement à cause du réchauffement déjà en cours.

Selon l’ornithologue Gaëtan Lord, «il ne faut donc pas s’inquiéter outre mesure pour ces oiseaux qui ont une bonne capacité d’adaptation même si on doit sans doute s’inquiéter légitimement des conséquences des changements climatiques sur d’autres populations d’oiseaux plus vulnérables».

Dans un scénario de forte émissions des GES, les températures pourraient augmenter de 4°C d’ici 2070 et de 7°C d’ici 2100 à Montréal, note le groupe de recherche Ouranos, faisant ainsi passer les jours d’enneigement (au moins 10cm de neige au sol) à moins de 20 jours par hiver.

«Actuellement, les conditions hivernales rigoureuses qui prévalent sur le territoire de Montréal empêchent l’établissement et la survie de certaines espèces d’insectes nuisibles. Or l’augmentation des températures hivernales pourrait permettre l’établissement d’espèces d’insectes venant du sud», peut-on lire dans le Plan d’adaptation aux changements climatiques de l’agglomération de Montréal 2015-2020.

C’est le cas notamment de la tique à patte noire, porteuse de la bactérie responsable de la maladie de Lyme qui a été décelée en Montérégie et dont l’indice de risque est désormais considéré comme élevé à Montréal. En 2013, 141 Québécois ont contracté cette maladie qui, si elle n’est pas traitée, peut engendrer des problèmes neurologiques ou cardiaques.

Parmi les autres conséquences négatives, le Plan montréalais souligne notamment l’allongement de la durée de la saison pollinique. Entre 1994 et 2012, la saison des allergies à l’herbe à poux s’est déjà allongée de 3 semaines. Cette allergie touche actuellement 16% des enfants de 12 ans et moins à Montréal.

Et les érables?
Le mois de décembre très doux a pu provoquer l’éclosion de certains bourgeons. Le retour du gel occasionne alors des blessures aux plantes et aux arbres. Rien de tel n’a été constaté chez les érables, souligne la Fédération des producteurs acéricoles.

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