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Notley accuse la CMM de «manquer de vision»

Alberta Premier Rachel Notley takes part in a press conference at the Queens Park Legislature following her meeting with Ontario Premier Kathleen Wynne, in Toronto, on Friday, Jan. 22, 2016. THE CANADIAN PRESS/Chris Young Photo: Chris Young/THE CANADIAN PRESS

La première ministre de l’Alberta estime que certains maires “manquent de vision à long terme” lorsqu’ils refusent de reconnaître que l’oléoduc Énergie Est bénéficiera à l’ensemble des Canadiens.

Rachel Notley répondait vendredi au rejet unanime du projet, la veille, par les maires de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), qui regroupe 82 municipalités comptant en tout 3,9 millions de citoyens. Les maires s’opposent au projet de TransCanada parce qu’il représente «d’importantes menaces environnementales» alors qu’il offre peu de retombées au Québec en matière d’économie et d’emplois.

À l’issue d’une rencontre avec son homologue de l’Ontario à Toronto, vendredi, la première ministre albertaine a soutenu qu’on «affaiblit toutes les régions du pays» en niant que le secteur des ressources naturelles fait partie intégrante de l’économie canadienne.

Le premier ministre fédéral, Justin Trudeau, avait soutenu mercredi, au Forum économique mondial de Davos, «que la croissance et la prospérité ne tiennent pas seulement à ce qui se trouve sous nos pieds, mais surtout à ce que nous avons entre les oreilles».

Interrogé vendredi sur le rejet de plus en plus prononcé au Québec de l’oléoduc Énergie Est, M. Trudeau a répondu: «Ça fait 10 ans qu’on avait un gouvernement à Ottawa qui ne comprenait pas que développer l’économie exigeait qu’on s’occupe de l’environnement en même temps. Je comprends que les gens ont des inquiétudes.

«Nous allons continuer de travailler pour s’assurer que les préoccupations que tous les Canadiens ont par rapport à l’économie et l’environnement soient adressées», a-t-il indiqué.

La porte-parole de l’opposition conservatrice en matière de ressources naturelles aux Communes, Candice Bergen, a soutenu dans un communiqué vendredi que «M. Coderre a réagi de façon émotive à un élément d’infrastructure de première importance, qui bénéficiera à l’ensemble du pays. Sa déclaration ne repose pas sur des preuves, et je ne peux donc que supposer qu’elle répond à une nécessité politique, a soutenu la députée manitobaine. Il est temps que le gouvernement fédéral fasse preuve d’un solide leadership sur cet enjeu important.»

TransCanada (TSX:TRP) plaide que ses oléoducs sont plus sécuritaires et plus écologiques que le chemin de fer pour transporter du pétrole, un argument repris par la première ministre Notley, néo-démocrate élue en mai dernier après plus de 43 ans de gouvernements progressistes-conservateurs en Alberta.

L’oléoduc projeté permettrait d’acheminer chaque jour jusqu’à 1,1 million de barils de pétrole des sables bitumineux de l’Alberta vers une raffinerie d’Irving à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick, en plus d’approvisionner les raffineries de Suncor à Montréal et de Valero à Lévis. Le premier ministre libéral du Nouveau-Brunswick, Brian Gallant, est un ardent partisan de ce projet.

Au Québec, le projet Énergie Est doit faire l’objet d’une évaluation du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement avant que le gouvernement libéral de Philippe Couillard ne se prononce.

La première ministre libérale de l’Ontario, Kathleen Wynne, a rappelé quant à elle, vendredi, que plusieurs des conditions imposées par sa province pour soutenir le projet «commencent à être prises en compte».

Le premier ministre de la Saskatchewan, Brad Wall, un fervent défenseur du projet, avait fortement réagi, jeudi, à l’annonce des maires de la métropole québécoise. Par l’intermédiaire des médias sociaux, il a écrit: «Je suis convaincu que les maires de la région de Montréal vont poliment rembourser leur part des 10 G$ de paiements de péréquation auxquels l’Ouest du pays a contribué».

Le maire de Montréal, Denis Coderre, lui a répondu vendredi matin sur son compte Twitter: «Population de la Communauté métropolitaine de Montréal: 4 millions… Population de la Saskatchewan: 1,13 million….», puis «Subventions fédérales que Saskatchewan reçoit pour financer ses projets viennent aussi des contribuables québécois (50 % vivent dans la CMM)». Le maire Coderre termine avec le mot-clic: #ditesMerci.

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