Bannissement des sacs d’emplettes: Brossard mise en demeure

L’Association canadienne des sacs en plastique (ACSP) a envoyé jeudi une mise en demeure à la Ville de Brossard qui adoptera mardi son règlement visant à bannir dès cet automne les sacs d’emplettes. Si le règlement est adopté, seuls resteraient autorisés les sacs réutilisables, les sacs de papier, les sachets pour les produits en vrac, ainsi que les publisacs.

«L’adoption d’un tel règlement constitue un exercice abusif et déraisonnable des pouvoirs de la ville, en contradiction avec son meilleur intérêt, ainsi que celui de ses résidants et des autres parties prenantes», écrit William Brock l’avocat de l’ACSP, qui déplore que la Ville refuse de rencontrer les représentants de l’industrie pour trouver des «mécanismes qui seraient dans le meilleur intérêt de la ville et ne causeraient pas de dommages économiques et environnementaux».

L’Association affirme que les données mises de l’avant par l’administration municipale sont désuètes, voire inexactes. «Selon la municipalité, le sac de plastique est conçu pour un usage unique. Au contraire, les sacs de plastique sont à usages multiples et variés. Dans les faits, 60% des sacs sont réutilisés deux fois ou plus (pour les déchets domestiques, les lunchs etc.)», affirme l’ACSP.

«Avec ce règlement, les résidants seront désormais obligés d’acheter des sacs de poubelle en plastique qui contiennent 74% plus de plastique, ce qui ajoutera 32% plus de plastique au site d’enfouissement de Brossard», affirme Marc Robitaille, président d’Omniplast.

De son côté, la Ville de Brossard affirme qu’elle ira de l’avant. «On conserve notre ligne de conduite, la direction qu’on a prise», a déclaré au Brossard Éclair le directeur des communications, Alain Gauthier. Un règlement similaire, mais devant entrer en fonction à plus longue échéance (avril 2018) est aussi à l’étude la Ville de Montréal, «mais à Montréal il y a un vrai travail de consultation et de concertation qui se fait», souligne M. Robitaille.