Fini (ou presque) les sacs d’épicerie à Montréal en 2018

Le maire Coderre a annoncé lundi que la Ville bannirait les sacs d’emplettes classiques à partir du 1er janvier 2018.

«On en est rendu là en tant que société. On espère maintenant que les autres Villes du Québec vont emboiter le pas», a déclaré lundi le maire Coderre en indiquant qu’il avait aussi les bouteilles de plastique en ligne de mire.

Début décembre, à la suite d’une consultation publique, la Commission permanente de l’environnement avait notamment recommandé au maire Coderre de bannir les sacs d’emplettes les plus répandus (ceux dont l’épaisseur fait moins de 50 microns) à compter du 22 avril 2018, de même que les sacs biodégradables qui peuvent détériorer les autres plastiques déposés dans les bacs de recyclage à cause d’un additif chimique qui le compose.

Les sacs de plastique mettent 450 ans à se décomposer quand ils sont jetés et bloqueraient aussi les machines dans les centres de recyclage, engendrant à Portland des coûts pouvant représenter le tiers des frais de main-d’œuvre. «La bannissement ne concerne pas tous les sacs de plastique, mais les sacs légers utilisés aux caisses qui sont plus volatils. Quand ils sont abandonnés dans la nature, ils peuvent occasionner d’importants problèmes environnementaux notamment chez les poissons et les mammifères marins et se retrouver indirectement dans notre chaine alimentaire», a ajouté Réal Ménard, l’élu responsable de l’environnement à la Ville.

Selon Sylvain Ouellet, élu de l’opposition, «si les sacs de plastique sont un fléau aussi grand, pourquoi attendre jusqu’en 2018?» M. Ouellet souligne en outre que l’administration Coderre manque de cohérence dans le dossier environnemental en soutenant le prolongement de l’A19 ou le méga projet commercial Quinze/40.

En n’autorisant que les sacs de plastique supérieurs à 50 microns, la Ville n’éliminera pas complètement les sacs de plastique des épiceries. Ces dernières pourront simplement utiliser des sacs plus épais, comme le font déjà les bannières Carrefour et Leclerc en France ou Target et Walmart aux États-Unis, et qui sont réutilisables environ 50 fois. Voici à quoi ressemble un tel sac:

La Ville de Brossard est allée encore plus loin en votant la semaine dernière un règlement qui prohibe les sacs de plastique de moins de 100 microns (sauf les sacs pour les légumes et les publisacs) dès septembre 2016. Cette dernière a depuis reçu des menaces de poursuites de la part d’associations représentant l’industrie du plastique que le futur règlement ne règlerait pas la question de l’enfouissement et que les usagers devront acheter plus de sacs de plastique pour mettre leurs ordures étant donné qu’ils ne pourront plus réutiliser leurs sacs d’emplettes pour y déposer leurs ordures.

L’association canadienne de l’industrie des plastiques s’est dite «consternée» par le futur règlement qui aura un «effet néfaste pour l’environnement et occasionnera des coûts additionnels pour les citoyens et les commerçants. Cette mesure aura aussi un impact négatif sur les emplois locaux, car ces sacs doivent être importés d’Asie», selon Marc Robitaille, son porte-parole. Les représentants de l’industrie du plastique et du commerce de détails soulignent aussi qu’une telle mesure risquait de relancer la filière des sacs de papier tout aussi dommageable pour l’environnement ou que cela pourrait aussi déplacer le problème en créant une surconsommation de sacs réutilisables.