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Trois choses (historiques) à savoir sur le CH

Maurice Richard et deux jeunes enfants, vers 1957 Photo: Archives de Montréal, VM94, Ed-33A

Si le Canadien de Montréal ne participe pas aux séries éliminatoires cette année, il y a quand même moyen de combler sa dépendance au CH en se rendant ce samedi au Centre d’histoire de Montréal qui organise une conférence à saveur historique sur les débuts du club. Voici quelques éléments qui ont retenu notre attention.

Ségrégation
À la fin des années 1800, sur les 109 clubs sportifs que compte Montréal, seulement deux étaient francophones. «La bourgeoisie francophone a encouragé plus tardivement le sport que les anglophones», explique l’historien Charles Turgeon, qui présente la conférence. Si les francophones découvrent le hockey, c’est surtout grâce aux immigrants irlandais avec qui ils partagent de mêmes racines catholiques les poussant à étudier ensemble au collège Loyola. Ces derniers acceptent finalement d’accueillir des francophones dans leur équipe des Shamrocks fondée en 1888. C’est le premier club à briser la ségrégation.

Mauvaise année
En 1909, pour créer une forme de rivalité et relancer la vente de billets, l’ancêtre de la Ligue nationale de hockey décide de créer une équipe professionnelle francophone. Pendant 20 ans, selon une entente tacite, le Canadien de Montréal ne pourra recruter plus de deux joueurs anglophones sans l’accord des autres clubs de la Ligue qui ne peuvent, eux, avoir plus de deux joueurs francophones. Après une première année calamiteuse de deux victoires en 12 matchs en 1910, l’équipe décide d’embaucher son premier joueur anglophone, provoquant l’ire du quotidien Le Devoir, où l’on déplore que soit «infiltré du sang anglo-saxon dans ce club que nous nous enorgueillissons d’appeler le nôtre». L’entente tiendra peu longtemps, dès 1921, l’équipe compte moins de 50% de francophones, note François Black, auteur du livre Habitants et Glorieux. Cent ans plus tard, la question du nombre de joueurs francophones dans l’équipe continue de faire jaser, mais l’ordre de grandeur est inversé: le nombre de joueurs francophones se compte souvent sur deux doigts d’une main.

Pas cher!
Quand le premier réel propriétaire du Canadien de Montréal George Kendall Kennedy achète l’équipe après moins de deux ans d’existence, la transaction est effectuée pour 7500$. En dollars constants de 2016, c’est un peu comme si le président actuel, Geoff Molson, vendait l’équipe pour moins de 160 000$! Signe que l’inflation a gagné le Canadien de Montréal depuis 100 ans, l’équipe vaut désormais 1,18 milliard $US, selon le magazine Forbes. Aujourd’hui, ce qu’on peut s’acheter avec 160 000$, c’est une loge corporative de 12 places pour la saison. En 1944, année où il battit pour la première fois le nombre de buts inscrits en une saison (30 buts), Maurice Richard a reçu 5000$ (son salaire annuel) et 625$ de primes, si on se fie aux clauses de son contrat. Cela représente trois fois le salaire moyen d’un ouvrier. Cette saison, P.K. Subban a gagné 153 fois plus qu’un Québécois moyen en une année.

Où et quand l’écouter?

  • M. Turgeon donne sa conférence au Centre d’histoire de Montréal
  • Samedi 16 avril à 13h et 15h
  • La conférence dure 1h30, réservation nécessaire

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