Une grande marche pacifique contre les inégalités sociales

Des milliers de jeunes d’une centaine d’écoles de la province ont marché sur une distance de près de six kilomètres vendredi, à Montréal, afin de dénoncer les inégalités sociales ainsi que l’évitement fiscal dans le monde.

«Si vous êtes ici, ce n’est pas pour changer le monde demain. C’est pour changer le monde maintenant!» a lancé l’animatrice Vanessa Pilon, ambassadrice de l’événement cette année, devant une foule joyeuse et colorée réunie au parc Jeanne-Mance. La 46e Marche Monde de l’organisme humanitaire Oxfam-Québec, qui a réuni en avant-midi des milliers d’élèves, de parents et de jeunes enfants, s’est déroulée dans une ambiance festive.

Pour l’occasion, plusieurs rues ont été fermées temporairement, dont l’avenue Mont-Royal et la rue Saint-Hubert. La police était sur place afin de sécuriser les lieux.

«Même si les jeunes ne comprennent pas toute la problématique, ils vont réaliser que les riches s’évadent» – Vanessa Pilon, animatrice

Sur des pancartes, on pouvait lire «Vivre simplement pour que d’autres puissent simplement vivre» ou encore «Ils nous volent légalement», en référence aux récents scandales d’évitement fiscal à l’échelle mondiale. «Et un, et deux et trois milliards. Les paradis fiscaux au placard», ont scandé les manifestants, le sourire aux lèvres.

Avec la récente publication des «Panama Papers», les citoyens ont réalisé l’ampleur de l’évitement fiscal dans le monde, a affirmé le philosophe Alain Deneault, rencontré sur place par Métro. Selon lui, cette problématique est au cœur des inégalités sociales. «Sans les paradis fiscaux, l’Afrique pourrait financer un système d’éducation publique», a-t-il déploré.

L’auteur du livre Une escroquerie légalisée a dénoncé qu’«au moment où on paie nos impôts et qu’on fait face à [des mesures] d’austérité, des entreprises ne paient pas leur juste part».

Le philosophe s’est cependant réjoui de ce qu’il a qualifié d’«une prise de conscience de tous les milieux sociaux».