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Accès à l’emploi difficile pour les réfugiés syriens

Photo: Josie Desmarais/Métro

Le séminaire sur le marché du travail organisé pour les réfugiés syriens par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) a été boudé lundi par l’organisme qui accueille tous les réfugiés parrainés par l’État.

Une centaine de réfugiés syriens ont assisté lundi au séminaire dans l’espoir de se trouver du travail. Ils ont pu entendre des présentations en arabe sur divers secteurs d’activité économique, puis ils ont pu rencontrer des représentants d’une soixantaine d’entreprises ouvertes à les engager.

«On n’a pas participé à l’événement parce qu’il est irréaliste de penser que nos réfugiés sont employables tout de suite. Ils ne parlent pas français ni anglais, plusieurs sont analphabètes, ils ont un niveau d’éducation assez bas», a souligné Lida Aghasi, directrice générale du Centre social d’aide aux immigrants (CSAI).

Les 87 réfugiés parrainés par le gouvernement qui se sont installé à Montréal en sont présentement à l’étape de la francisation et de l’adaptation à leur nouveau milieu de vie. «Il faut plutôt faire des interventions adaptées à leurs besoins, pour remonter leur confiance en eux et trouver des formations professionnelles convenant à leurs compétences», croit Mme Aghasi.

Les réfugiés ayant participé au séminaire ont pour leur part été parrainés par des groupes privés, à l’instar de plus de 4000 syriens de la région de Montréal. Une bonne partie d’entre eux ont une certaine connaissance de l’anglais et avaient une profession avant de quitter la Syrie.

«C’est difficile de trouver de l’emploi ici. Les entreprises veulent que tu parles français, que tes diplômes aient des équivalences, que tu aies une expérience canadienne», a raconté Talar Hajibaban, une jeune femme qui travaillait autrefois dans l’administration et qui est arrivée au Québec il y a cinq mois.

Selon Anait Aleksanian, directrice générale du Centre d’appui aux communautés immigrantes (CACI), plusieurs dizaines de réfugiés syriens ont jusqu’à présent réussi à dénicher un emploi. «Même s’ils ne maîtrisent pas le français ou l’anglais, ils sont employables», a estimé Mme Aleksanian.

«Les entreprises qui sont ici ont réfléchi à la possibilité d’embaucher des réfugiés et vont devoir les accompagner individuellement», a spécifié Michel Leblanc, président de la CCMM.

Patrick Welsh, vice-président des Ressources humaines à Intact Assurance, partenaire de l’événement, abondait dans le même sens. «Tantôt, j’ai parlé à quelqu’un qui en Syrie était un estimateur automobile, une profession dont on peut avoir besoin», a raconté M. Welsh. Il a ajouté que son entreprise était prête à s’adapter aux besoins de futurs employés syriens, mais que ces derniers devaient avoir une connaissance suffisante du français ou de l’anglais et des compétences spécifiques.

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