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La surveillance des chantiers par le SPVM coûte trop cher selon des élus montréalais

Le chantier sur le boulevard René Lévesque requiert la présence d'une dizaine de policiers dont trois au coin de la rue Saint-Denis à cause de la présence de l'hôpital. Photo: Mathias Marchal

Le coût des policiers affectés à la surveillance des chantiers est passé de 4,4M$ à 8M$ l’année dernière, déplore Projet Montréal. L’administration Coderre renvoie la balle dans la camp de la Fraternité des policiers.

«À Vancouver, ils utilisent des civils payés entre 22$ et 26$ de l’heure alors qu’à Montréal, ça revient autour de 60$ de l’heure», déplore Alex Norris, élu de Projet Montréal qui presse l’administration Coderre d’agir.

Selon la convention collective des policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), qui est actuellement en cours de renégociation, les policiers peuvent se porter volontaires pour surveiller les chantiers quand ils ont atteint leur quota d’heures de service. Ils sont alors payés à temps et demi.

«C’est vrai que c’est beaucoup d’argent et on essaie de trouver de meilleurs solutions depuis février 2015. Mais la Fraternité des policiers refuse de bouger sur ce point là et plusieurs autres. On devrait aller en arbitrage», répond l’élue responsable de la Sécurité publique, Anie Samson.

Projet Montréal demande au maire Coderre de s’inspirer de Vancouver lors des négociations de la future convention collective et d’accélérer l’implantation des feux intelligents afin de pouvoir gérer la circulation à distance et mettre ainsi fin «à un gaspillage monumental de fonds publics et d’expertise technique».

L’analyse faite par l’opposition officielle rejoint celle de l’Institut économique de Montréal (IEDM) qui avait publié une note économique sur la question en janvier 2015.

L’IEDM notait par exemple que certaines tâches effectuées à un barrage routier (installer la signalisation, administrer des alcootests, remplir des rapports, etc.) pourraient être réalisées par des agents de sécurité pour un coût horaire trois fois moins élevé. «Impartir certaines tâches au secteur privé revient donc à compléter le travail des policiers et non à les remplacer. Le travail des policiers est ainsi revalorisé», concluait le rapport.

La Fraternité des policier du SPVM a indiqué ne pas vouloir négocier sur la place publique et souligne que les négociations sont actuellement rompues à cause de l’intransigeance de la Ville de Montréal.

Une solution moins chère

Le travail de signalisation autour des chantiers pourrait être effectué pour le tiers du prix, estime l’Association des travailleurs en signalisation routière du Québec (ATSRQ). «Un policier gagne 60$ de l’heure alors qu’un signaleur routier est payé 17$», détaille à Métro le président de l’ATSRQ, Jean-François Dionne, qui dit être au courant de l’explosion des coûts depuis trois ans.

Ce dernier dit avoir entamé des démarches auprès de la Fraternité des policiers et de la Ville de Montréal pour que des signaleurs routiers remplacent les policiers présents sur les chantiers. «On a rencontré Anie Samson et Yves Francoeur [de la Fraternité des policiers] au début du mois de mai, indique M. Dionne. Il ne nous a pas dit non, mais voulait négocier la convention collective avant d’appuyer le projet.»

L’ATSRQ se défend de vouloir voler le travail des policiers. «On a proposé un plan progressif sur trois ans, explique le président. Dans la première phase, on voudrait gérer les feux de circulation sur les rues secondaires. Un policier resterait sur le chantier pour s’assurer que tout va bien.» Dans la seconde phase, les signaleurs routiers pourraient gérer de plus grandes artères (jusqu’à deux voies dans chaque direction). «Mais toujours avec la supervision d’un policier», insiste M. Dionne, précisant que les employés suivraient une formation auprès des policiers.

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