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Un tarif social pour les moins nantis réclamé dans le transport en commun

Photo: Chantal Levesque/Métro

Des organismes communautaires font front commun pour réclamer à Québec l’instauration d’un tarif social dans les transports en commun pour les moins nantis.

Réunis au sein du Mouvement collectif pour un transport public abordable (MCTPA), ils ont manifesté, mardi, devant la station de métro Mont-Royal, à Montréal, pour dénoncer le prix jugé trop élevé demandé aux plus démunis pour se déplacer en autobus ou en métro.

«Nos membres sont en situation d’urgence, a insisté le porte-parole du mouvement, Jérémie Dhavernas. C’est ce qu’ils nous disent. Ce sont des gens qui se privent de sortir au jour le jour. Il faut que ça avance.»

Ces organismes ont interpelé le ministre des Transports, Jacques Daoust, puiqu’avec l’adoption du projet de loi 76 sur la nouvelle gouvernance du transport en commun le mois dernier, c’est la future Autorité régionale de transport métropolitaine (ARTM) qui sera responsable de la tarification.

Dans un recueil, les organismes ont colligé des témoignages de leurs membres qui racontent les sacrifices qu’ils doivent faire puisqu’ils sont incapables de se déplacer en transport en commun. «À 82$, j’suis pas capable, écrit l’un. J’aurai pas assez pour payer mon loyer et manger.» Une autre explique qu’elle s’absente de l’école pour réduire ses dépenses de transport. «Il m’est difficile de voyager librement et ça complique mes démarches de recherche d’emploi», rapporte un autre.

Marie-Josée, qui participait à la manifestation du MCTPA, doit en principe se rendre régulièrement à l’hôpital pour recevoir un traitement médical. Étant prestataire de l’aide social, elle est incapable de payer le titre mensuel. «Je préfère la nourriture que le transport en commun», a-t-elle dit, soulignant du même souffle que les prochaines hausses de tarifs à Montréal ne sont pas les bienvenus pour elle.

Le cabinet du ministre Daoust a indiqué que dans la nouvelle loi sur la gouvernance du transport en commun dans la région métropolitaine, aucune disposition ne vise à accorder un tarif social aux plus démunis. «Ce sera à l’Autorité de décider de la grille de tarification», a fait savoir par courriel l’attachée de presse du ministre, Mélissa Turgeon.

En décembre dernier, le président de la Société de transport de Montréal, Philippe Schnobb, avait indiqué qu’une réflexion avait été lancée par les sociétés de transport de la région de Montréal et l’Agence métropolitaine de transport sur la tarification. Les conclusions de leurs travaux seront remises à l’ARTM.

«Bien que la nouvelle agence sera indépendante, elle relèvera de la Communauté métropolitaine de Montréal et il y aura des décisions qui seront prises aussi d’un point de vue plus politique», avait dit M. Schnobb.

En 2014, M. Schnobb avait estimé que seulement pour Montréal, une tarification sociale accordée aux plus démunis coûterait jusqu’à 30M$.

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