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Manif étudiante: un policier blâmé en déontologie

Photo: Google Street View

MONTRÉAL – Un policier est blâmé par le comité de déontologie policière pour une intervention musclée faite sur la terrasse d’un bar à Montréal au plus fort des manifestations étudiantes du «printemps érable» en 2012.

L’intervention s’est produite le 20 mai 2012, au bar le Saint-Bock sur la rue Saint-Denis, en plein centre-ville.

Des citoyens et le propriétaire du bar, Martin Guimond, ont porté plainte contre le service de police de la ville de Montréal (SPVM).

Quatre policiers du SPVM ont été cités devant le comité de déontologie policière. Mais selon la décision du comité, datée du 17 juin, un seul policier aurait violé le Code de déontologie et deux chefs d’infraction sont retenus contre lui. Le second a toutefois été suspendu puisqu’il découlait du même événement que le premier.

Selon les faits rapportés dans la décision, l’intervention policière en cause s’est déroulée lors de la 26e manifestation nocturne des étudiants. Un feu avait été allumé au centre de l’intersection formée par les rues Saint-Denis et Ontario, où avaient lieu des travaux de construction. Des manifestants l’alimentaient d’une foule d’objets, dont des cônes orange.

La police avait déjà procédé à des arrestations sur Saint-Denis. Un manifestant qui tentait de fuir s’est réfugié sur la terrasse du bar le Saint-Bock, à proximité du brasier, où des clients assistaient aux événements, certains encourageant les manifestants en scandant les slogans alors d’usage.

En se rendant vers le manifestant sur la terrasse, après s’être fait lancer une chaise et des verres, les policiers ont utilisé des gaz irritants sur la terrasse bondée, ce qui a forcé les clients à se réfugier en trombe à l’intérieur du bar. Plusieurs ont été grandement incommodés. Le manifestant a été extirpé de la terrasse, puis arrêté sur le trottoir. Un autre jet d’agent irritant a été lancé sur les quelques personnes encore présentes sur la terrasse.

Le comité retient que la plupart des policiers ont agi dans les règles de l’art et que les deux premiers jets de gaz étaient justifiés dans les circonstances.

Mais il estime que l’un d’entre eux, le sergent Claude Provost, a fait le dernier tir de gaz de façon inutile et non nécessaire et a ainsi commis un abus d’autorité.

«Le comité conclut que l’intimé Provost a utilisé son arme sans prudence et discernement, dans un geste excessif et à la hauteur de tête de ses cibles et qu’il a tiré sans être justifié de le faire», est-il écrit dans la décision du comité, qui souligne que les personnes restantes à cet endroit ne posaient aucune menace.

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