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TransCanada reconnaît une crise de confiance

FILE - The oil spill in Saskatchewan could increase public skepticism of pipeline projects, says the CEO of TransCanada. Russ Girling, President and CEO of TransCanada Corporation enters a press conference after the company's annual meeting in Calgary, in an April 29, 2016, file photo. THE CANADIAN PRESS/Mike Ridewood, File Photo: THE CANADIAN PRESS

CALGARY — Le déversement de pétrole en Saskatchewan pourrait entraîner un élan de scepticisme à l’égard de tout projet de construction d’oléoducs, a reconnu jeudi le président et directeur général de TransCanada, Russ Girling.

Des incidents tels que celui de la rupture d’un oléoduc de l’entreprise Husky Energy secouent sans conteste la confiance du public à l’égard de projets comme Énergie Est, a dit M. Girling en entrevue avec La Presse canadienne.

La semaine dernière, de 200 000 à 250 000 litres de pétrole se sont déversés dans la rivière Saskatchewan Nord, à la hauteur de Maidstone. Plusieurs municipalités avoisinantes s’affairent à trouver des solutions de rechange pour leur approvisionnement en eau.

TransCanada (TSX:TRP) est encline à tirer des leçons de l’incident en Saskatchewan pour améliorer la sécurité de ses propres oléoducs, a fait valoir Russ Girling.

Chaque incident permet aux différents acteurs de l’industrie de mettre au point leur technologie, a-t-il ajouté, surtout en ce qui concerne les risques reliés aux cours d’eau.

Une foule d’améliorations ont été apportées aux installations de TransCanada situées près de voies navigables ces dernières années, a indiqué le président et directeur général. Les segments d’oléoducs qui traversent des cours d’eau sont notamment plus épais, a mentionné M. Girling.

Quelques tuyaux de forage sont également parfois installés sous les rivières, a-t-il ajouté. Des valves supplémentaires aux traverses de cours d’eau permettent par ailleurs d’interrompre le débit d’hydrocarbures plus rapidement.

Le déversement de pétrole en Saskatchewan est survenu peu de temps avant le début des audiences publiques sur le projet Énergie Est qui se tiendront le 8 août à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick.

L’oléoduc de 4600 kilomètres, qui doit partir de l’Alberta pour se rendre jusqu’au Nouveau-Brunswick, est le plus important projet évalué par l’Office national de l’énergie (ONÉ) à ce jour. Si sa construction est autorisée, il transportera quotidiennement 1,1 million de barils de pétrole des sables bitumineux de l’Ouest et de pétrole de schiste du Dakota du Nord, destiné à l’exportation.

TransCanada prévoit que près de 300 navires pétroliers convergeraient chaque année vers le terminal du Nouveau-Brunswick afin de transporter ce brut vers les marchés internationaux.

De nombreux groupes environnementaux se sont à ce jour prononcés contre le projet, s’inquiétant notamment des risques de l’accroissement de navires pétroliers sur les voies maritimes.

La semaine dernière, le Natural Resources Defence Council (NRDC), un regroupement américain associé à plusieurs autres groupes des États-Unis et du Canada, a dévoilé un rapport portant sur le chemin que prendra le pétrole brut après être arrivé au terminal de Saint-Jean au Nouveau-Brunswick.

Ces immenses bateaux — certains ayant une capacité de 130 piscines olympiques — pourraient mettre en péril des espèces marines déjà fragilisées. La baleine franche de l’Atlantique Nord (en voie de disparition) et le rorqual seraient potentiellement en danger, et les industries lucratives de la pêche au homard et au pétoncle pourraient être touchées.

Selon le NRDC, le nombre de navires pétroliers qui parcourront la baie de Fundy, si le projet Énergie Est voit le jour, augmentera de 300 pour cent.

M. Girling a rejeté, jeudi, l’évaluation faite par le groupe environnemental américain.

«Il n’existe aucun compromis avec eux, a-t-il dit. Aucune logique, aucune explication rationnelle ou scientifique ne sous-tend ce qu’ils mettent de l’avant.»

L’ONÉ a entamé son évaluation d’Énergie Est en juin, une étude qui doit durer 21 mois. C’est toutefois le cabinet du premier ministre Justin Trudeau qui aura le dernier mot sur l’approbation de ce projet de 15,7 milliards $.

TransCanada consacre par ailleurs une partie de ses efforts à déployer ses activités au Mexique. L’entreprise a racheté, en mars, le Colombia Pipeline Group, pour 13 milliards $ US, faisant ainsi l’acquisition d’un oléoduc qui s’étend de New York au golfe du Mexique.

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