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Suncor entend délaisser une partie de ses réserves de pétrole

Photo: (Photo Archives)

CALGARY — Suncor entend laisser tomber des réserves de pétrole dont l’extraction serait plus ardue — une proposition saluée par plusieurs environnementalistes, mais rejetée par le compétiteur de la compagnie, Cenovus Energy.

Le président et directeur général de Suncor, Steve Williams, a demandé au gouvernement de l’Alberta de lui permettre de ne pas exploiter des gisements de pétrole si de telles opérations représentent d’importants coûts ou augmentent considérablement sa production de gaz à effet de serre.

M. Williams a confirmé jeudi que de telles discussions étaient en cours dans une conférence téléphonique qui avait pour but de revenir sur les résultats financiers du deuxième trimestre.

L’entreprise de Calgary peut se permettre de délaisser une partie des hydrocarbures derrière elle, a-t-il soutenu, étant donné l’étendue de ses liquidités et de ses propriétés. Le rendement de la superficie exploitée par Suncor est estimé à 8,7 milliards de barils de sables bitumineux.

Le président et directeur général de l’entreprise a bon espoir que le gouvernement de l’Alberta collaborera. Les terrains d’exploitation sont sous-loués par Suncor, qui paie des redevances à la province.

Dans un rapport sur le développement durable rendu public jeudi dernier, l’entreprise s’est engagée à réduire de 30 pour cent ses émissions pour chaque baril de pétrole extrait d’ici 2030.

Le délaissement de certaines réserves permettrait à Suncor de faire des économies de 10 à 20 pour cent sur les coûts de fonctionnement de certains projets, a fait valoir M. Williams.

Plusieurs groupes environnementaux ont accueilli favorablement la proposition.

Selon Simon Dyer de l’institut Pembina — un important groupe de réflexion en énergies vertes — il est «inconcevable» que les réserves de sables bitumineux du Canada soient exploitées à plein potentiel et que le pays respecte ses engagements en matière de lutte contre les changements climatiques.

«Nous serions d’accord sur le point que les efforts historiques de l’Alberta pour maximiser la production de sables bitumineux, plutôt que d’optimiser la production de haute qualité, peuvent avoir des répercussions environnementales non nécessaires», a-t-il dit, mentionnant que les Albertains profitent peu des retombées économiques de tels projets.

Le militant de Greenpeace, Mike Hudema, a abondé dans le même sens. Selon lui, bien plus que les réserves difficiles d’accès devraient éventuellement être abandonnées si la volonté de réduire les émissions de gaz à effet de serre est bien réelle.

Le président et directeur général de Cenovus Energy, Brian Ferguson, a affirmé en entrevue qu’il n’entend pas emboîter le pas de son concurrent.

Dans une déclaration écrite transmise par courriel, la ministre de l’Énergie albertaine, Marg McCuaig-Boyd, a indiqué qu’elle attendrait les recommandations du Groupe consultatif sur les sables bitumineux. Une rencontre est prévue la semaine prochaine.

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