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Enquête publique: beaucoup d’attentes et d’espoirs

MONTRÉAL — Le chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, Ghislain Picard, estime que l’annonce d’une enquête nationale publique sur les femmes autochtones disparues ou assassinées vient «à point», et que si toutes les décisions concernant les peuples autochtones pouvaient comme celle-ci s’éloigner de la «partisanerie politique», les Premières Nations seraient certainement «en meilleure voiture» qu’elles ne le sont jusqu’à maintenant.

Assistant mercredi soir à Montréal à l’ouverture de l’événement Présence autochtone, centré sur l’expression artistique, M. Picard a tout de même rappelé qu’il y avait à partir d’aujourd’hui deux ans de chantiers, énormément de travaux, «et surtout énormément d’attentes et d’espoirs».

Le président de la société pour la diffusion de la culture autochtone Terres en vues, Charles Bender, de la nation huronne-wendat, a parlé d’un pas dans la bonne direction, et a dit croire qu’on se rendrait compte de l’ampleur des craintes des femmes de dénoncer les gestes commis à leur encontre et «qu’il y a eu énormément d’obstacles systémiques pour les femmes».

M. Picard a aussi rappelé que les provinces et les territoires avaient des responsabilités et devaient prendre part à l’exercice.

Le chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador a souligné que les témoignages dévoilés par l’émission «Enquête» de Radio-Canada à l’automne 2015 et d’autres qui ont suivi mettaient en évidence une relation «dysfonctionnelle» entre les forces policières et les communautés des Premières Nations.

M. Picard a fait valoir qu’il n’y avait toujours pas de politique au Québec en matière de discrimination raciale en ce qui touche les peuples autochtones, une récrimination de l’APNQL depuis 2011.

Le chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador a réitéré mercredi sa demande pour que le Québec mette en place sans délai une enquête indépendante sur les relations entre les forces policières et les membres des Premières Nations pour aller au fond des choses.

Également présent à l’ouverture de Présence autochtone, le ministre responsable des Affaires autochtones du Québec, Geoffrey Kelley, a dit croire que le mandat accordé à l’enquête fédérale était «assez large», et qu’il n’y avait pas lieu de deux commissions qui «proposeraient aux mêmes témoins plus ou moins les mêmes questions».

Le ministre responsable des Affaires autochtones du Québec, Geoffrey Kelley:

«Je ne vois pas deux commissions d’enquête débarquer dans quelques semaines, proposer aux mêmes témoins plus ou moins les mêmes questions. Moi, je crois que le mandat qui est accordé à l’enquête nationale est assez large.»

«On peut toujours bonifier la préparation des professionnels qui travaillent en milieu autochtone, les policiers, les infirmières, les enseignants. (…) On a toujours le devoir de mieux coordonner nos efforts, il reste beaucoup de travail à faire, et on n’est pas obligé d’attendre la commission d’enquête avant de procéder dans cette direction.»

La ministre fédérale du Patrimoine, Mélanie Joly :

«C’est important de comprendre les causes systémiques derrière ce problème-là. Et que les familles se sentent en confiance pour participer à cette commission. Je crois qu’en tant que gouvernement, nous avons démontré notre bonne foi.»

Le directeur de Terres en vues, André Dudemaine:

«Je pense que l’on appartient, comme événement culturel, à cette renaissance non seulement des cultures, mais des populations autochtones, et à l’affirmation des peuples anciens dans l’espace public. On croit qu’il s’agit d’une victoire collective.»

Le président de Terres en vues, Charles Bender:

«Je pense que c’est un pas qui est fait, enfin, dans la bonne direction. À savoir ce qui va ressortir d’une enquête comme celle-là, on va se rendre compte qu’il y a eu énormément d’obstacles systémiques pour les femmes, et qu’il y a eu des craintes de dénoncer les gestes commis à leur encontre. (…) On aura une meilleure idée des causes, et on pourra s’attaquer à quelque chose de vrai.»

Le chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, Ghislain Picard:

«Si c’était comme ça pour toutes les questions qui traitent de nos peuples, je pense que nous serions certainement en meilleure voiture que nous le sommes jusqu’à maintenant.»

«C’est une annonce qui vient à point, extrêmement importante, qui est attendue depuis longtemps, et qui vient confirmer des intentions maintes fois répétées par le gouvernement fédéral de tenir l’enquête et de répondre aux attentes de plusieurs milliers de femmes et de proches de jeunes femmes ou filles autochtones disparues ou assassinées.»

«Il y a des têtes dirigeantes qui se complaisent peut-être à indiquer que le racisme et la discrimination tiennent du mythe, ce n’est pas le cas, on a des personnes chez nous qui sont prêtes à en témoigner.»

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